Un an après la parution d’une série d’articles sur le sujet, Mediacités lance une enquête participative sur les dérives observées dans le milieu des pompes funèbres. Vos témoignages peuvent contribuer à lever le voile sur les logiques mercantiles qui s’appliquent au deuil.
«Quatre fois sur cinq, il y a un manque total d’éthique dans le domaine commercial des obsèques. C’est souvent inacceptable. Il y a des entreprises qui intègrent dans leur stratégie le manque d’éthique et le respect dû au défunt ». Voici ce que confiait récemment Michel Kawnik, fondateur de l’Association française d’information funéraire à nos confrères de France 3. Des mots particulièrement fort pour décrire une sombre réalité que nous avons commencé à décrire au cours de notre série d’enquêtes sur le monde du funéraire parue l’an passé.
Dans « Les défunts justifient les moyens », nous nous sommes notamment intéressés aux pratiques commerciales du leader des pompes funèbres français, OGF, pour qui « le client, c’est un paquet de fric ». Car depuis les années 1990, le monde du funéraire est un domaine commercial comme un autre… Une course aux profits que paient au prix fort les familles endeuillées. En constante hausse depuis trente ans, le coût moyen de l’organisation d’obsèques s’établit désormais à 4 000 euros. Ce au prix de pratiques commerciales agressives, et avec une qualité de service pas toujours au rendez‐vous.
« Quoiqu’il en soit, il faut que ça ferme, il y a la famille qui attend »
« Le maître de cérémonie a appelé mon grand‐père Jean‐Paul alors qu’il s’appelait Pierre. C’était hyper‐gênant », se souvient un témoin interrogé par Mediacités. « Personnels d’accueil désinvoltes et peu professionnels. […] Cérémonie tout aussi désinvolte et approximative. Invraisemblable », raconte un autre dans la section “avis” d’une des agences du géant OGF sur Google.
Plus choquant encore, ce témoignage d’un ancien conseiller funéraire du numéro 2 du secteur funéraire Roc Eclerc dans La Dépêche du midi. Contraint de faire entrer un corps d’1 mètre 90 dans un cercueil d’1 mètre 80, sa hiérarchie lui a demandé de « couper un tendon ou de casser un os ». « Quoiqu’il en soit, il faut que ça ferme, il y a la famille qui attend », a‑t‐elle insisté. Inversion des corps, défunt remplacé par son pesant en pommes de pins… ce n’était pas la première fois qu’on lui imposait de telles pratiques.
C’est pour continuer à enquêter sur ces dérives que nous souhaitons recueillir vos témoignages. Vous avez récemment organisé des obsèques, vous êtes un conseiller funéraire encore en activité ou à la retraite ? Vous souhaitez nous alerter sur le manque d’éthique ou des dérives que vous avez pu observer dans ce secteur ? Faites‐nous en part via le formulaire ci‐dessous.
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