Nos enquêtes et analyses sur les élections législatives
Enjeux du scrutin, candidats sortants et nouveaux prétendants… Mediacités décrypte les élections législatives organisées dimanche 30 juin et 7 juillet 2024.
Les résultats des élections législatives 2024 dans le Rhône
Les résultats des élections législatives 2022 dans le Rhône
Qui est candidat dans votre circonscription dans le Rhône ?
Âge moyen, niveau de vie… Nos cartes pour mieux connaître votre circonscription
Les élections législatives en 15 questions
1. Pourquoi demande‐t‐on aux électeurs de retourner aux urnes deux ans après les dernières législatives ?
Depuis la mise en place du quinquennat en 2002 et l’inversion du calendrier électoral décidée en 2001, les élections législatives sont organisées dans la foulée de l’élection présidentielle. À quelques semaines près, le mandat du chef de l’État coïncide donc avec ceux des députés. La dissolution du 9 juin bouleverse ce calendrier.
Le choix d’organiser en premier le scrutin pour l’Élysée a renforcé la nature présidentielle de notre régime et la personnalisation de la vie politique autour de cette élection, selon de nombreux politologues. Depuis l’instauration du quinquennat, les Français ont toujours accordé au président élu une majorité à l’Assemblée nationale faisant de lui, de fait, le chef officieux du gouvernement, alors que ce rôle échoit officiellement, d’après la Constitution, au Premier ministre. Emmanuel Macron espère qu’il en sera encore ainsi le 7 juillet prochain. Mais cette fois, rien n’est moins sûr.
2. À quelles dates se dérouleront les élections législatives 2024 ?
Les Français établis à l’étranger, et qui sont représentés depuis 2012 par onze députés, voteront les dimanches 30 juin et 7 juillet, sauf ceux de la zone américaine (qui envoient deux élus au palais Bourbon). Eux se rendront aux urnes de leur ambassade ou de leur consulat les samedis 29 juin et 6 juillet.
3. Quand se déroulera la campagne électorale ?
Mais la campagne en elle‐même a commencé dès le 9 juin peu après 21 heures et l’annonce de la dissolution par le président de la République. Dans la stupeur et la confusion provoquée par un double séisme : la très large victoire du Rassemblement National aux européennes et la dissolution voulue par le président de la République.
Depuis, le paysage politique français connaît un double processus de décomposition / recomposition accéléré. Le 10 juin au soir, les partis de gauche (PS, LFI, Les écologistes, PC, etc) se sont rassemblés dans un nouveau Front populaire, pour faire barrage à l’extrême‐droite. Le lendemain, à 13 heures, le patron des Républicains, Eric Ciotti, a annoncé de son côté souhaiter une alliance entre son parti et le Rassemblement National. Il a été immédiatement désavoué par les principaux ténors du mouvement : Gérard Larcher, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Xavier Bertrand et d’autres. Et d’autres rebondissements sont encore à attendre.
4. Qui peut voter ?
5. Comment connaître la circonscription dans laquelle je vote ?
Pour trouver la vôtre, on vous conseille ce petit moteur de recherche. Confectionné en 2022 par nos confrères et consœurs du Parisien, il vous permettra de connaître votre « circo » à partir de votre adresse postale. Les limites n’ont pas changé depuis et sont toujours valables pour ces législatives 2024.
6. Comment les circonscriptions électorales sont‐elles découpées ?
On compte 539 circonscriptions en France métropolitaine, avec de grandes variations selon les départements : une seule dans la Creuse ; pas moins de 21 dans le département du Nord. Les circonscriptions restantes se répartissent entre les départements, régions et collectivités d’Outre-Mer (27 circonscriptions) et celles des Français de l’étranger (11 circonscriptions délimitées sur l’ensemble du globe).
7. Comment s’organise le scrutin législatif ?
« Scrutin universel direct » : tous les citoyens majeurs [voir la question 4, « Qui peut voter ? »] peuvent participer aux élections législatives et désignent directement leurs députés, contrairement aux sénateurs qui sont élus indirectement par « des grands électeurs ».
« Majoritaire à deux tours » : est élu député le candidat qui remporte une majorité de voix des suffrages exprimés.
- Soit à la majorité absolue (50 % des voix plus 1) lors du premier tour, à la condition que cette majorité représente un nombre de voix au moins égal au quart des inscrits. Autrement dit, une forte abstention peut empêcher l’élection d’un candidat au premier tour même si celui‐ci a franchi la barre des 50 % des voix.
- Soit à la majorité absolue ou relative au second tour dans le cas d’une triangulaire ou d’une quadrangulaire [voir la question 11, « Quels candidats pourront accéder au second tour ? »]. Autrement dit : celui qui arrive en tête remporte le siège de député.
« Uninominal » : les candidats se présentent individuellement, dans chaque circonscription, et non sur une liste. Chacun s’affiche néanmoins avec son suppléant, destiné à jouer les remplaçants en cours de mandat pour une raison ou une autre (la démission du député ou son entrée au gouvernement, par exemple).
Il est arrivé une fois que les élections législatives ont été organisées au scrutin proportionnel, chaque parti présentant une liste de candidats. C’était en 1986 et François Mitterrand, alors président de la République, qui sentait poindre la cohabitation, l’avait instauré pour atténuer le nombre de sièges perdus par la gauche. Résultat, avec près de 10 % des voix au niveau national, le Front national de Jean‐Marie Le Pen avait fait son entrée en force à l’Assemblée nationale : 35 députés.
« Par circonscription » : chaque électeur vote dans sa circonscription [pour trouver la vôtre, rendez‐vous au point 5 de notre questionnaire], un territoire qui rassemble un certain nombre de cantons. On compte 577 circonscriptions en France (un maximum inscrit dans la Constitution). Le nombre de circonscriptions par département tient compte de la population : le Nord, très peuplé, en compte 21 ; la Creuse, une seule.
8. Les élections législatives passionnent‐elles les foules ?
9. À quelles conditions peut‐on se présenter aux élections législatives ? ?
- Être âgé d’au moins 18 ans ;
- Disposer de la nationalité française ;
- Ne pas être atteint d’inéligibilité. C’est le cas, par exemple, des personnes condamnées pour un crime ou un délit et qui ont été interdites de droits civiques ; ou encore des anciens préfets qui se présenteraient dans le département où ils ont exercé leur fonction il y a moins de trois ans.
10. Peut‐on se présenter n’importe où aux élections législatives ?
C’est ce qui explique le phénomène des candidats « parachutés » pour les élections législatives, souvent des figures politiques nationales investies par leur parti dans des circonscriptions favorables, où la victoire leur est promise. Mieux vaut parier sur le bon cheval, cela dit : il est impossible de se présenter sur plus d’une circonscription législative.
11. Quels candidats pourront accéder au second tour ?
Ce système peut permettre à plus de deux candidats de s’affronter, le 19 juin, dans certaines circonscriptions. On parle alors de triangulaire (trois candidats) ou de quadrangulaire (quatre candidats). Mais celles‐ci ont tendance à se raréfier au fur et à mesure qu’augmente l’abstention [lire la question 8, « Les législatives passionnent‐elles les foules ? »] puisqu’il faut, on se répète, réunir les voix de plus de 12,5 % des inscrits pour passer le premier tour.
12. Les candidats aux élections législatives sont‐ils remboursés pour leurs frais de campagne ?
- Les dépenses de propagande électorale (impression des bulletins de vote, impression et pose des affiches de campagne) ;
- Les dépenses de campagne (mobilier, accessoires de propagande, local de campagne, conseil, coaching ou encore l’achat de presse locale). À noter que le plafond de dépenses autorisé dépend de la population de chaque circonscription électorale. À titre d’exemple, dans le Nord, un candidat peut dépenser au maximum 75 247 euros dans la 11e circonscription (144 800 habitants), mais « seulement » 67 415 euros dans la 17e circonscription (103 361 habitants).
Le montant du remboursement des dépenses de campagne est déterminé par la CNCCFP, dans la limite de 47,5 % du plafond fixé pour chaque circonscription.
Côté recettes, un candidat peut recevoir sur son compte de campagne les dons de particuliers (dans la limite de 4 600 euros par donateur) et d’un parti politique. Les entreprises, les associations ou les syndicats ne peuvent donc pas concourir au financement de la campagne d’un député. L’ensemble des dépenses et des recettes de campagne doivent être retracées sur un compte bancaire dédié, géré par le mandataire financier désigné par le candidat.
13. À quoi sert un député ?
Même s’il est élu dans une circonscription, le député représente la Nation. Le député participe tout d’abord à l’élaboration des lois. À ce titre :
- Il peut élaborer des propositions de lois ;
- Il vote les lois ;
- Il peut proposer des amendements aux textes législatifs. Sur la législature 2017–2022, les députés ont déposé un total de 200 173 amendements en séance publique ;
- Il peut saisir le Conseil constitutionnel pour qu’il se prononce sur la conformité d’un texte voté. Au moins 60 députés doivent se réunir pour demander le contrôle de constitutionnalité. Le plus souvent, cet examen est demandé par les députés de l’opposition, qui espèrent empêcher la promulgation d’une loi voulue par la majorité.
Le député exerce également une fonction de contrôle de l’action du Gouvernement, à travers plusieurs mécanismes :
- Il peut poser des questions écrites ou orales au Gouvernement. Durant la législature 2017–2022, les députés ont adressé 4 851 questions au Gouvernement ;
- Il peut participer à une commission d’enquête ou à une mission d’information parlementaire ;
- Il peut proposer et/ou voter une motion de censure pour mettre en cause la responsabilité du Gouvernement. Pour aboutir, la motion de censure doit recueillir la majorité absolue de l’Assemblée nationale, soit 289 voix. Cinq motions de censure ont été déposées, sans succès, par les députés entre 2017 et 2022. Depuis 2022, quatre ont été déposées. Là‐encore, sans réussir à faire tomber le gouvernement.
14. Un député peut‐il occuper d’autres mandats électoraux (maire, conseiller régional, etc.) ?
- maire (d’une ville ou d’un arrondissement) ;
- président ou vice‐président d’un conseil régional ;
- président ou vice‐président d’un conseil départemental ;
- président ou vice‐président d’une métropole, d’une communauté de communes et de tout autre établissement public de coopération intercommunale (EPCI).
Impossible également d’être à la fois député et sénateur, ou encore de cumuler un mandat parlementaire avec celui de député au Parlement européen. En revanche, rien n’interdit d’être à la fois député et conseiller municipal, départemental ou régional. A un détail près : il n’est possible de détenir qu’un seul mandat local en plus de celui de député.
15. Combien gagne un député ?
Mais ce n’est pas tout : un député dispose également d’une avance de frais de mandat, d’un montant de 5 950 euros par mois. Cette enveloppe permet de couvrir certaines dépenses autorisées, comme la location d’une permanence parlementaire dans leur circonscription, les frais de repas dans l’exercice de leurs fonctions ou encore les frais de formation. Le déontologue de l’Assemblée nationale veille au bon usage de l’enveloppe et contrôle de manière aléatoire les dépenses de chaque député — au minimum une fois par législature.
Ajoutons que certains frais des députés sont directement pris en charge par l’Assemblée nationale. Ceux qui se déplacent régulièrement entre leur circonscription et Paris bénéficient d’une carte SNCF pour voyager en première classe. Les élus profitent enfin de la Dotation matérielle du député : une enveloppe d’un montant maximal de 18 950 euros par an qui permet de couvrir des dépenses de taxi, des frais de courrier ou encore des abonnements Internet et téléphonie.
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