Place Beauvau, à Paris, les lettres en provenance de Lille s’empilent sur le bureau de Gérard Collomb. Cette semaine, le nouveau ministre de l’Intérieur en a reçu au moins deux. La première est signée Martine Aubry, maire de Lille ; la seconde, François Lamy, député (PS). Leur objet ? Alerter le premier flic de France sur l’explosion du trafic de drogue dans la métropole nordiste, après qu’un homme « très défavorablement connu des services de police » a été abattu en pleine rue, dans le quartier de Moulins, dimanche 28 mai. Dans les deux courriers, les termes sont peu ou prou les mêmes : Lille y est décrite comme une « plaque tournante du trafic de drogue », où les moyens de la police seraient notoirement insuffisants pour endiguer le phénomène.
Certes, Lille n’est pas encore le Baltimore sauvage et gangrené par la dope dépeint par David Simon et les auteurs de la série The Wire. Mais depuis plusieurs années, les forces de police, les élus, les associations et la presse s’inquiètent –à juste titre– de la multiplication des points de deal à ciel ouvert dans certains quartiersParmi les quartiers régulièrement cités dans les rapports comme des plaques tournantes du trafic de stup …