Jean‐Louis Wémeau fait partie des « professeurs nocebo ». C’est ainsi que les patients atteints de troubles de la thyroïde surnomment les médecins qui réduisent la crise du Levothyrox à une illusion collective. Selon cet ancien chef du service d’endocrinologie du CHRU de Lille, professeur émérite de l’Université de Lille, les effets secondaires signalés par des milliers de personnes depuis le passage à la nouvelle formule du médicament de Merck, en mars 2017, seraient en effet « imaginaires ». Ils ne seraient ressentis que parce que ces malades doutent du traitement : c’est « l’effet nocébo ». Autrement dit, l’inverse de l’effet placebo qui donne de l’efficacité à des médicaments parce que les patients croient en eux. Les malades de la thyroïde ne semblent pourtant pas avoir inventé les maux de ventre, nausées, crampes, pertes de cheveux, troubles digestifs, syndromes dépressifs qui les affectent, ni la fatigue et la perte de poids…
Avec quatre autres endocrinologues (médecins spécialistes des hormones, notamment thyroïdiennes) – dont un seul n’a aucun lien d’intérêts avec Merck -, Jean‐Louis Wémeau a signé, le 28 décembre 2017, une tribune dans Le Monde qui met en avant cet « effet nocebo ». Ce mandarin à la retraite de l’hôpital de Lille, qui consulte encore en libéral une fois par semaine à Bondues, a également pris la défense du fabricant de ce médicament destiné à lutter contre les troubles de la thyroïde dans