Frank sans le c, Berton comme ça se prononce. Signature à l’os, sèche comme un coup de trique : pas une lettre de trop. Au téléphone, c’est pareil : le ton est d’abord âpre, presque tannique. Un portrait, il n’en voit pas vraiment l’intérêt. Son éditeur, chez Flammarion, préfère d’ailleurs qu’il ne l’ouvre pas trop jusqu’au 10 avril prochain, date de la sortie de son premier bouquin (écrit avec la journaliste de L’Obs, Elsa Vigoureux). « Un journal de bord sur trois ans, de mai 2015 à juillet 2018 », explique‐t‐il, dans lequel il sera évidemment question de Salah Abdeslam, le djihadiste français impliqué dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. En avril 2016, le ténor du barreau lillois accepte de le défendre avant de renoncer, en octobre de la même année, douché par le mutisme de son client – qui ne souhaite finalement plus être représenté par personne.
Frank Berton, pénaliste lillois entre ombre et lumière
Volontiers provocateur, explosif et hautement cathodique, le plus célèbre des pénalistes du barreau de Lille, avocat de Salah Abdeslam, Jean-Pierre Kucheida et Florence Cassez, s’apprête à publier son premier récit autobiographique, à 56 ans. Portrait en clair-obscur.