Pas très propre, l’air que nous respirons chaque jour dans le métro lillois… C’est le constat, très étayé, de la dernière étude d’Atmo Hauts‐de‐France, publiée au début du mois. En 2021, les équipes d’Atmo ont évalué trois stations connues pour leur forte fréquentation ou pour la pollution de leur air : gare Lille Flandres, Porte des postes, et mairie d’Hellemmes. Elles se sont aussi rendues à l’intérieur des rames pour la première fois – Atmo a déjà réalisé des mesures de la qualité de l’air dans le métro en 2007–2008, en 2010 et en 2013–2014, mais n’avait jusqu’alors jamais franchi les portes automatiques du métro lillois.
Résultat, le nombre de particules fines inférieures à 10 microgrammes par mètre cube (µg/m3) – appelées PM10 – et celles inférieures à 2,5 microgrammes par mètre cube – les PM 2.5 – a fortement diminué depuis 2010. Une baisse de l’ordre de 40% pour les PM10, et de 54% pour les PM2.5.
Si la nouvelle peut paraître réjouissante, leur nombre demeure quand même très élevé. Bien plus élevé que ce que recommande l’OMS en extérieur – il n’existe pas encore de recommandations pour les concentrations mesurées en intérieur. « La valeur OMS s’appuie sur des études épidémiologiques qui montrent qu’au-delà d’un certain seuil, on a des effets importants sur la santé. Mais dans un monde idéal, ce seuil est à 0 », soutient Véronique Riffault, enseignante chercheuse à l’IMT Nord Europe, au centre énergie et environnement. Ainsi les recommandations de l’OMS fixent une moyenne maximale quotidienne de de 15 µg/m3 pour les PM2.5 et de 45 µg/m3 pour les PM10.