Pour les uns, c’est « une honte », pour d’autres, un « détail ». Il est vrai qu’il ne s’agit que d’une goutte d’eau dans l’écosystème des grands projets et infrastructures, où l’on jongle avec les milliards. Il ne s’agit également que d’une pièce dans le gigantesque puzzle du Lyon‐Turin, la ligne à grande vitesse qui rame depuis vingt‐cinq ans. Mais, à Mediacités, cette petite pièce – qui se chiffre toutefois en dizaines de millions d’euros – nous a semblé éclairante. Emblématique même de l’absence de volonté politique de développer le fret ferroviaire et de lutter contre la pollution de l’air dans les vallées alpines. Révélatrice enfin des petits arrangements financiers au détriment de la santé publique et de l’environnement.
C’est l’histoire d’un fonds à l’acronyme imprononçable : FDPITMA pour « Fonds pour le développement d’une politique intermodale des transports dans le massif alpin ». Cet établissement public national doit (ou plutôt devrait) servir à financer le report des camions sur les rails pour délester les routes des Alpes. Difficile à croire au vu de la profusion de poids lourds sur le bitume et du déclin du nombre de trains de fret entre la France et l’Italie ! Il a été créé en 2002, à la suite du drame du tunnel du Mont‐Blanc, et de la détérioration environnementale qui s’en est suivie avec le report du trafic en Maurienne. Mais, comme l’a constaté Mediacit …