A la région Auvergne Rhône‐Alpes, le mot subvention rime avec Sitbon. Ange Sitbon. Un nom soufflé du bout des lèvres par les fonctionnaires ou prononcé sur un ton accusatoire par l’opposition. Il passe, aux yeux des uns et des autres, pour l’homme qui tient les cordons de la bourse de la deuxième région la plus riche de France, au service de l’ambition politique de son président Laurent Wauquiez. Mais pas seulement…
Dans l’organigramme de la collectivité, ce quarantenaire embauché le 15 avril 2016 n’occupe qu’un poste de « simple contractuel », responsable du service des relations aux élus, au sein de « la délégation générale aux missions transversales et à la relation aux élus ». En clair, il doit veiller à la logistique permettant aux conseillers régionaux et groupes politiques de travailler dans de bonnes conditions. Mais la mission d’Ange Sitbon dépasse largement son titre officiel. Détail qui n’en est pas un : son bureau se trouve au cinquième étage, comme celui de Laurent Wauquiez, et non au deuxième comme le reste de sa délégation.
« Je me fous de ce que les syndicalistes peuvent dire »
« Dès son arrivée, il a joué un rôle dans la sélection des directeurs de service, afin de s’assurer de leur fidélité à Laurent Wauquiez après dix ans de mandats à gauche, raconte un syndicaliste du conseil régional, sous le couvert de l’anonymat. Des cadres fonctionnaires ont été sélectionnés par leur directeur général pour ensuite être écartés juste avant que leur nomination ne paraisse au journal officiel. C’est la méthode Sitbon. » Un témoignage recoupé en interne… Mais aucune preuve n’existe : Ange Sitbon communique le plus souvent de vive voix dans les couloirs de l’hôtel du cours Charlemagne, sans laisser de trace écrite. « Tout cela est faux !, rétorque‐t‐il à Mediacités. Je me contrefiche de qui est nommé directeur. Et je me fous complètement de ce que les syndicalistes peuvent dire. » Fin de non‐recevoir.
Vu des rangs de l’opposition, le pouvoir d’Ange Sitbon ne fait pas l’ombre d’un doute. « Quand bien même il fait partie d’une équipe administrative et non du cabinet de Laurent Wauquiez, il est à la tête d’une structure politicienne, une sorte de cellule noire », affirme Farida Boudaoud, conseillère régionale (PS) et ancienne vice‐présidente. « Son équipe trie certains courriers et pré‐instruit les dossiers avant que les services et même les vice‐présidents n’y accèdent, décrit pour sa part son coll …