Cyrille Isaac‐Sibille est médecin, député du Rhône et… actionnaire de Sanofi. Un cumul dissonant sur lequel Mediacités a enquêté. Avant d’être élu sous l’étiquette du Mouvement Démocrate (Modem) en juin 2017, son activité de praticien lui rapportait 108 500 euros nets par an, soit environ 9 000 euros nets par mois. Un salaire classique pour une blouse blanche, que Cyrille Isaac‐Sibille a choisi d’agrémenter en jouant les boursicoteurs : il possède des actions dans 34 grands groupes dont le fleuron pharmaceutique français Sanofi. Il détient 92 parts de la multinationale, implantée notamment à Lyon avec le site de Sanofi Pasteur, d’une valeur de 7 785 euros, selon sa déclaration accessible sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Plus Sanofi réalise de profits, plus le député gagne de l’argent. De quoi le rendre particulièrement attentif aux intérêts du premier groupe pharmaceutique de l’Hexagone. Et de quoi le soupçonner de conflit d’intérêts quand il réaffirme son soutien au passage de trois à onze vaccins obligatoires, mesure polémique finalement votée dans la loi de finances de la sécurité sociale 2018. Un changement réglementaire favorable à Sanofi qui fabrique le vaccin hexavalent (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, bactérie Hæmophilus Influenzae et hépatite B), vendu plus cher que l’anti-diphtérie-tétanos-poliomyélite (DTP) (les trois seuls vaccins obligatoires auparavant), quand il était encore disponible…
De quoi contrebalancer l’argument choc d’Emmanuel Macron …