Dans un café comme sur un plateau télé, le Roubaisien Amine Elbahi a la même prestance. Il se tient droit, s’exprime clairement et sait ménager des pauses pour rythmer son récit. C’est qu’il n’en est pas à sa première interview. Depuis 2019, ce jeune juriste multiplie les prises de parole en public pour faire connaître le sort de sa sœur, partie faire le djihad en Syrie en 2014, et de ses deux enfants, âgés de 4 et 6 ans. Ils sont tous les trois détenus depuis plus d’un an dans le camp de Roj, au Nord‐Est de la Syrie. « D’interview en interview, j’ai l’impression de les faire revivre, de leur donner le droit à la parole par procuration », confie‐t‐il avec émotion.
Sur le plateau télé de l’émission de France 2 Ça commence aujourd’hui, diffusée le mardi 18 janvier à 15 heures, Amine Elbahi est à l’aise. Il écoute avec attention le discours d’Albert et Soizic, les proches de Gaëlle, une autre jeune femme partie faire le djihad en Syrie. Le Roubaisien hoche régulièrement la tête, concentré. Quand vient son tour, il retrace calmement le parcours de sa famille.