La Cité sanitaire de Saint‐Nazaire paie cher son partenariat public‐privé

Depuis 2014, la loi interdit le recours aux PPP pour les établissements publics de santé. Trop tard pour la Cité sanitaire de Saint-Nazaire, pieds et poings liés à Icade et Eiffage jusqu'en 2043. Sous perfusion, elle doit encore rembourser 400 millions d'euros. Une pression financière à laquelle s'ajoutent les malfaçons du bâtiment.

Cité St N 2
La cité sanitaire de Saint-Nazaire / Image: Google street view

Vendredi 29 juin 2018, le conseil municipal de Saint‐Nazaire a exonéré officiellement et définitivement la Cité sanitaire de Saint‐Nazaire de taxe foncière. Ce Groupement de Coopération Sanitaire (GCS), comprenant l’hôpital public et la clinique mutualiste de l’Estuaire, est redevable à la ville de l’impôt local, soit 305 539 euros par an. Les établissements publics de santé en sont normalement exonérés, mais la Cité sanitaire de Saint‐Nazaire payait jusqu’alors le montage juridique particulier ayant permis sa construction : un partenariat public‐privé.

Si cette exonération est une bonne nouvelle pour la Cité sanitaire, elle ne représente néanmoins qu’une infime partie des conséquences financières du bail emphytéotique hospitalier (BEH) signé en 2008 entre le GCS et deux promoteurs : le groupe immobilier Icade et Eiffage, géant français du bâtiment et des travaux publics. Encouragé dans le cadre du Plan Hôpital 2007, le recours à ce type de montage devait permettre d’investir rapidement et massivement dans la modernisation des équipements hospitaliers. Sept ans plus tard, en 2014, l’échec cuisant
Le naufrage du CH de Corbeil‐Essonne
Ouvert en 2012, le centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil‐Essonnes, construit en PPP via un bail emphytéotique hospitalier (BEH) signé avec Eiffage, n’a jamais réussi à supporter la charge de son loyer : 43 millions d’euros par an, à verser pendant 30 ans. Signé en 2006, le BEH a été racheté par le centre hospitalier contre une indemnité de 80 millions d’euros versée à Eiffage. Le centre hospitalier a également remboursé l’entreprise des fonds propres injectés (10 % du montant) et repris les emprunts bancaires souscrits pour les 90 % restants. Avec les frais financiers, la construction lui coûtera au final 680 millions d’euros. Dans le cadre du Plan hôpital 2007, 24 projets de PPP avaient été retenus, dont une majorité d’opérations d’extension ou de modernisation d’un bâti existant. Seuls quatre établissements ont été construits en neuf : le centre hospitalier de Bourgoin‐Jallieu (Isère), d’Annemasse‐Bonneville (Haute‐Savoie), de Corbeil‐Essonne et …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Temps de lecture : 8 minutes

Favorite

Par Isabelle Jarjaille

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 75% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes