Année après année, magazine après magazine, tous les classements, tous les tops 10, 30 ou 50, tous les palmarès le disent : Nantes est une « ville où il fait bon » (rayer les mentions inutiles) entreprendre, travailler, créer, monter sa start‐up. On y trouve un « écosystème » favorable ; une myriade d’incubateurs, accélérateurs, pépinières et autres couveuses ; l’incontournable label « French Tech » ; une mairie et des acteurs (toujours un peu les mêmes) bienveillants ; un « climat » et un état d’esprit favorisant la créativité et l’épanouissement… Bref, un endroit de rêve pour les acteurs de cette fameuse « économie numérique » censée nous changer la vie. Rien de tout ça n’est faux. Mais concrètement, qu’est ce que cela signifie ? Pour le savoir, Mediacités a voulu aller au‐delà du « storytelling », voir concrètement comment fonctionne ce petit univers au vocabulaire souvent ésotérique, rencontrer ses fameux acteurs. Pendant trois semaines, nous vous proposons une plongée au cœur de la « Start‐Up Nation » à la mode nantaise. Aujourd’hui, premier volet, avec ceux qui veulent se lancer et ceux qui les accompagnent.
Episode 1 : #wannabeastartupper
Un samedi matin de novembre sur l’île de Nantes. Il est 10 heures à la Cantine numérique et les participants au Start‐Up Week‐end 2018 démarrent leur journée en apprenant à « pitcher » (présenter leur projet, comme on dit dans l’ancien monde).
- « D’abord, vous présentez le problème que vous allez résoudre. Vous mettez des KPI. Qui ignore encore ce que sont les KPI ? »
– Key Performance Indicators, des indicateurs clés de performance.
– Voilà, des chiffres. On veut que vous prouviez ce que vous dites. Vous cherchez sur Internet. Ensuite, le business model, le market size : qui est la cible, quel est le pourcentage annuel de croissance prévu. Vous présentez la concurrence, mais attention, soyez différenciant, inspirez‐vous de Steve Jobs. »
Le concept du Start‐up Week‐end est le même depuis 2011 : « Découvrir le monde de l’entreprenariat en accéléré ». Cette année, l’incendie de ses locaux a obligé la Cantine, l’association organisatrice, à r …