« Comment les pesticides empoisonnent la Loire‐Atlantique »… En 2017, c’est ainsi que Mediacités titrait le premier de ses articles consacrés à l’usage des produits phytosanitaires dans l’agriculture de l’un des départements les plus consommateurs de ces produits chimiques. Nous y révélions alors des chiffres inédits et étions restés abasourdis par le silence régnant autour du sujet et de ses dangers pour l’environnement comme la santé humaine.
Trois ans après cette première enquête, nous sommes retournés sur le terrain pour observer ce qui avait changé, ou non. Découvrez cette enquête en cinq volets, de l’évolution des mentalités à celle de la consommation de pesticides, en passant par le débat sur les zones d’épandage, le réveil des élus ou la colère des victimes.
Les pesticides en chiffres
Qui sommes‐nous ?
Le quatrième volet de cette enquête est le fruit d’un long et impressionnant travail de datajournalisme mené par Frédéric Sallet. Grâce au croisement de bases de données inédites, il mesure notamment l’impact de l’interdiction de l’épandage de pesticides à proximité des habitations ou bâtiments publics.
Le projet
Autrefois tabou, le sujet est maintenant débattu publiquement. Personne ne voulait rien dire – ou n’avait rien à dire – sur les pesticides. Aujourd’hui tout le monde a un avis, le plus souvent très tranché. Ce qui change aussi : l’arrivée discrète mais résolue des élus locaux, toutes étiquettes politiques confondues, dans le débat. Ils incarnent cette « pression sociétale » dont se plaignent les agriculteurs. Et la transformation d’un sujet technique ou scientifique en un débat politique.
Ce qui ne change pas, en revanche, c’est le silence des représentants agricoles. A une exception près, les responsables locaux de la FNSEA n’ont pas répondu à nos questions. En parallèle, absolument toutes les personnes interrogées ont dénoncé, en off, le « verrou » que représente la posture ambiguë du syndicat majoritaire dans ce débat. Certains élus locaux, et non des moindres, expliquant même avoir « peur » de fâcher “la Fédé”…
Mais le grand absent de cette enquête, c’est l’État. Les services de la DRAAF, présentés par plusieurs interlocuteurs comme un autre « verrou », ont refusé de répondre à nos questions sur Ecophyto. Nous retenons aussi l’opacité qui règne autour des maladies liées aux pesticides. Tous les défenseurs des victimes de pesticides dressent le parallèle avec l’amiante, l’un des plus gros scandales sanitaires du XXe siècle. L’enquête n’est pas terminée.