Municipales : le quitte ou double du docteur Amrouni à Roubaix

Face au maire sortant Guillaume Delbar, l’outsider Karim Amrouni tente un pari impossible. Mais qui est vraiment le nouveau chef de file – contesté – de la gauche roubaisienne ?

KarimAmrouni5893.VF
Karim Amrouni, le "candidat tout neuf" qui tente de déboulonner le maire Guillaume Delbar, "candidat du passif", selon ses dires. Photo Sarah Alcalay.

Normalement, c’est plié. Avec 41,22 % au premier tour, Guillaume Delbar n’a aucun souci à se faire face à Karim Amrouni, 14,79 %. L’arithmétique voudrait que le maire sortant rempile sans difficulté pour un second mandat à Roubaix. Et pourtant Guillaume Delbar s’est montré irrité, presque agressif, lors d’un débat organisé par France 3 lundi 15 juin. Reprochant à son adversaire de ne connaître la ville qu’à travers « des rapports et des statistiques », taclant le « niveau de généralité » de ses propositions, adoptant un ton parfois condescendant. Pas serein, Delbar ? Après avoir gagné contre toute attente en 2014, il est bien placé pour savoir que tout peut arriver dans une élection.

Minée par une abstention massive, Roubaix avait l’habitude des triangulaires et des quadrangulaires depuis 1989. Cette fois, l’affiche du second tour est plus simple : c’est un duel. « Les électeurs devront choisir entre la droite et la gauche, le candidat du passif contre un candidat tout neuf », résume‐t‐on chez les supporters de Karim Amrouni (liste Roubaix en commun). Une manière un peu rapide de résumer les enjeux. Car Amrouni n’est pas vraiment un nouveau‐venu en politique. Et il ne s’est pas toujours positionné clairement à gauche.

Son parcours politique a commencé avec René Vandierendonck, maire emblématique de Roubaix pendant 18 ans. Fin 2007, “Vandie” recrute des nouvelles têtes pour la campagne. « Il voulait une liste United Colors of Benetton, avec un noir, un asiatique, un arabe, etc. pour incarner la diversité de la ville », se souvient un ancien élu PS. René Vandierendonck entend parler de la famille Amrouni : 13 enfants boursiers devenus médecins, ingénieur, avocat d’affaires ou juriste. Deux des frères Amrouni, ostéopathe et chirurgien‐dentiste, sont installés à Roubaix depuis 2006. Trois autres s’apprêtent à ouvrir une maison médicale rue Charlie Chaplin, dans le quartier pauvre de l’Alma.           

“Vandie” reçoit dans son bureau Houcine, anesthésiste‐réanimateur, et son petit frère Karim, orthodontiste. Et leur propose de se présenter sur sa liste. Houcine décline, faute de temps. Karim accepte, à condition de ne pas prendre sa carte au PS. Il est élu. « J’ai vécu un mandat magique avec …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 10 minutes

Favorite

Par Sylvain Marcelli

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 75% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes