C’est à la terrasse d’un café, face à la gare de Lille‐Flandres, que l’on retrouve Olga Dudnik, quelques mois après son arrivée en France. Elle est accompagnée de sa fille, Marta, âgée de 17 ans. Depuis le 24 février 2022, date des premiers bombardements russes en Ukraine, les deux femmes ne se sont presque pas quittées. En cette soirée encore estivale, toutes deux semblent sereines. Dans l’après-midi, elles sont allées acheter de la peinture pour le logement qu’elles viennent d’obtenir à Lambersart par le biais d’une association lilloise.
« Depuis qu’on a dû quitter précipitamment notre maison, on a vécu ballottées de maison en maison, toujours chez quelqu’un. Là, on va enfin pouvoir se sentir comme chez nous », se réjouit la mère de famille au visage doux. Marta acquiesce, un petit sourire gêné en coin. Elle préfère écouter sans intervenir, car elle ne maîtrise pas encore très bien la langue. Le français d’Olga, en revanche, est presque irréprochable. En Ukraine, elle donnait même des cours.