C’est l’une des plus grosses sections locales de la Ligue des droits de l’homme : la LDH de Lille a multiplié par quatre ses effectifs ces trois dernières années. Une bonne partie de ses 255 adhérents ont versé leur première cotisation en avril 2023, quand Gérald Darmanin a menacé de couper les vivres de l’association, très critique sur sa gestion de l’ordre. « La Ligue, fondée pour défendre le capitaine Dreyfus, a parfois l’image d’une vieille dame mais le ministre de l’Intérieur lui a donné un sacré coup de jeune », ironise Emmanuelle Jourdan‐Chartier. Elle‐même a adhéré en 2018, après s’être battue pendant dix ans pour l’accès aux droits des détenus étrangers avec la Cimade.
« J’ai pris une adhésion de soutien à la LDH mais j’ai été très vite séduite, relate‐t‐elle. A la Ligue, on ne s’étripe pas, on ne va pas au clash, on prend le temps de discuter. J’y ai trouvé ce que je n’avais pas trouvé ailleurs, l’alliance entre la réflexion politique et l’action concrète. » Fin 2021, Emmanuelle Jourdan‐Chartier co‐organise le Forum des libertés avec des sociologues, des juristes et des politologues. En 2022, l’année de ses cinquante ans, elle reprend la présidence de la section. En 2023, elle intègre le bureau national de la Ligue où siègent des grandes figures comme l’avocat Henri Leclerc.
Gaz lacrymo
La présidente est sur tous les fronts, prenant un jour la tête du cortège contre la loi sur les retraites, défendant le lendemain, debout sur un camion, les salariées en …