Arnaud Meunier, le forain devenu roi de la frite et des restaurants à Lille

En deux décennies, à la force du poignet, Arnaud Meunier s’est imposé comme l’un des plus gros restaurateurs de Lille. À 44 ans, le voilà propriétaire de cinq établissements, et d’autant de friteries stratégiquement placées. Incontournable mais discret, le forain tout-terrain a un plan pour poursuivre à toute berzingue son développement.

Meunier Frites
Arnaud Meunier, en juin 2024, devant sa friterie de la Grand’Place, la première de la chaîne, ouverte en avril 2018. Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

Ce robuste quadragénaire, aux cheveux sombres plaqués en arrière, les Lillois ne le connaissent pas forcément. Mais tous ont un jour ou l’autre mangé dans l’un de ses restaurants. Arnaud Meunier est le patron de La Chicorée, place Rihour, la plus célèbre brasserie de la ville. La plus grosse, aussi : 250 000 couverts à l’année pour près de 650 000 euros de bénéfices en 2022. Au sein de cette institution créée en 1903, ouverte tous les jours de la semaine, welshs et soupes gratinées à l’oignon – la spécialité de la maison – sont servis jusque tard dans la nuit.

Aux Moules de Lille – anciennement Le Flore – juste à côté ? C’est à lui également. Tout comme Le Lys, qui occupe un angle de la Grand’Place, ainsi que La Place, situé juste en face, au pied de la Vieille Bourse. De même que la célèbre pizzeria Armand, à Rihour toujours. « J’ai repris ou créé cinq établissements en deux ans [entre 2018 et 2019] », lâche Arnaud Meunier, bras solidement croisés sur la poitrine, au‐dessus d’une table à la nappe immaculée du premier étage de son vaisseau amiral, La Chicorée.

Des friteries à l’aube d’un grand bond en avant
En 2018, il lance la chaîne Friterie Meunier qui compte trois enseignes au centre‐ville de Lille (sur la Grand’Place, place de Béthune et près de la gare Lille Flandres), plus deux, tout aussi centralement implantées, à Valenciennes et Arras, plus de 300 tonnes de frites vendues à l’année.

Et à en croire l’entrepreneur aux 232 salariés, cette fringale commerciale n’est pas près de se calmer : « Pour les friteries Meunier, on a signé un contrat de franchise avec le groupe Holder [à la tête du réseau de boulangeries Paul]. L’objectif, c’est d’en avoir cent dans dix ans, en France et à l’étranger », affirme Arnaud Meunier – vous l’aurez lu ici en premier.
Près de 13 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel
De ses cinq friteries, seule celle de la place de Béthune, ouverte depuis décembre 2018, publie ses comptes, comme l’exige pourtant la loi. En mars 2023, l’enseigne déclarait un déficit d’un peu plus de 100 000 euros pour l’année écoulée, et de près de 150 000 pour l’exercice précédent. « C’est un endroit un peu particulier où il y a énormément de changement d’enseignes, explique Fabrice Flageollet, directeur en charge du développement des friteries Meunier depuis 2023. Ce n’est pas notre meilleur emplacement mais on résiste mieux que les autres. »

Des cinq enseignes de la chaîne, c’est sans surprise la friterie de la Grand’Place, sous la voûte de la brasserie Alcide, qui fonctionne le mieux avec la bagatelle de 126 000 commandes à l’année …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 10 minutes

Favorite

Par Clémence de Blasi et Matthieu Slisse

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 75% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes