Souvenez‐vous, c’était en février dernier. La diffusion par l’émission Quotidien d’enregistrements de Laurent Wauquiez à l’EM Lyon avait déclenché le pataquès politico‐médiatique le plus retentissant des six premiers mois de l’année 2018. On entendait le président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes passer au vitriol – sans « bullshit » médiatique – Angela Merkel, Gérald Darmanin ou encore Nicolas Sarkozy… Dans la tempête, un homme est passé entre les gouttes : Bernard Belletante.
Le directeur général de l’école de commerce, artisan de la venue du président des Républicains devant ses étudiants, jouait ni plus ni moins la réputation de son établissement dans cette affaire. Dans un premier temps, il n’émet aucune réaction officielle et laisse ses élèves défendre son choix d’avoir confié un cours à Laurent Wauquiez. Plusieurs jours passent avant qu’il ne se décide à réagir – dans un mail destiné à rester interne, non devant un micro ou une caméra. Le courrier fuitera très vite. Une stratégie de communication de crise ciselée et brillante, selon ce blog spécialisé.
https://twitter.com/wallybordas/status/966268374828437509
« Cette affaire nous a fait plus de bien que de tort », sourit, satisfait, Bernard Belletante, quatre mois plus tard. Une étude commanditée par l’EM a conclu à l’impact… positif de la polémique pour l’école ! Ou l’art de transformer un « bad buzz » en formidable gain de notoriété. Fortiche ou fûté, Bernard Belletante ? Les deux.
Réputation plaquée or
A la tête de la quatrième école de commerce de France, ce docteur en sciences économiques s’est forgé une réputation plaquée or. « C’est un manager exceptionnel, un meneur d’hommes », brosse Emmanuel Imberton, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon …