« Princesse Leia », la surnomme affectueusement Yann Faure, responsable de la France Insoumise dans le 4e arrondissement, face à un parterre de journalistes. A ses côtés, Nathalie Perrin‐Gilbert laisse échapper un rire gêné, avant de prendre la parole. Vendredi dernier, la maire du 1er arrondissement de Lyon et son acolyte esquissent un début de programme pour « Lyon en commun », leur mouvement politique fraîchement créé pour les élections municipales de 2020.
En quelques années, Nathalie Perrin‐Gilbert – dite aussi « NPG » – s’est forgée l’image de l’opposante n°1 à Gérard Collomb, au point d’être comparée à l’héroïne de la saga Star Wars. La métaphore date de novembre 2018, lorsque NPG alpague le maire de Lyon pendant le conseil municipal qui lui rend son trône après sa démission du gouvernement. Elle compare l’ex-ministre de l’Intérieur au sombre monarque de la Guerre des Etoiles : « Vous avez retrouvé votre siège de maire à la faveur d’un jeu démocratique qui rendrait jaloux l’empereur Palpatine lui‐même ». Avant de lister « 15 000 raisons de ne pas revenir » à la tête de la ville, soit le nombre de jours passés depuis la première élection de Gérard Collomb en 1977. La formule fait mouche et le compteur s’affole : la vidéo de son intervention affiche près de 1,5 million de vues en quelques jours.
« Je me mets déjà dans la peau de la candidate »
Ce « buzz » a braqué les projecteurs sur le 1er arrondissement de Lyon et ses 30 000 habitants. Un quartier de gauche, marqué par l’héritage des canuts, qui se vit en village d’irréductibles face aux Marcheurs lyonnais. A 47 ans, sa maire, en poste depuis 2001, en est à son troisième mandat. Charismatique, l’élue est réputée pour son opposition au « modèle Collomb » et sa pugnacité sur certains dossiers. Dans ses nouveaux éléments de langage, elle entend « déconfisquer Lyon », lutter contre la privatisation et la « macronisation » de la ville, au profit d’un projet « humaniste, écologique et démocratique ».
NPG fascine. NPG divise aussi. Une sécession a eu lieu récemment dans son propre camp. Six élus du Gram ont quitté la majorité suite à des désaccords humains pour constituer une autre plateforme de gauche, « La Manufacture de la Cité ». Officiellement, l’édile est déjà passée à autre chose. Elle