Gilles Gascon, héraut de la cause écolo ? L’interrogation peut paraître incongrue. Le maire Les Républicains de Saint‐Priest, qui briguera le siège de député de la 13e circonscription du Rhône les 12 et 19 juin prochains, se situe aux antipodes des thèses défendues par les verts dont il brocarde volontiers « le dogmatisme ». Force est pourtant de constater qu’il mène la fronde contre l’élargissement de l’A46 Sud, sur vingt kilomètres entre Ternay et sa commune, dans le secteur de Manissieux.
Ce projet aux allures d’Arlésienne a provoqué une levée de boucliers dans l’Est lyonnais. Dans le rôle du sonneur de tocsin, l’édile san‐priot surfe sur le sentiment ancré dans la population d’un « deux poids, deux mesures » en matière d’infrastructures routières – « les nuisances à l’est, l’environnement préservé à l’ouest ». « C’est le même, rigole un élu métropolitain, qui fustigeait récemment la politique anti‐voitures des écolos car il avait mis une heure pour venir de Saint‐Priest à la rue du Lac [siège du Grand Lyon, dans le 3e arrondissement]. Il monte au créneau sur l’A46 car sa ville est impactée ainsi que les communes de la circonscription qu’il lorgne aux législatives. »
« Il met en scène son opposition, se sert de ce sujet comme d’une tribune politique et monopolise le micro dans les réunions publiques », abonde la vice‐présidente du Grand Lyon Véronique Moreira (EELV), conseillère municipale d’opposition à Saint‐Priest, également vent debout contre la version XXL de l’A46 envisagée par l’État. « Nous aurions pu travailler ensemble de manière constructive… », déplore‐t‐elle. « Sa posture n’est pas seulement électoraliste, modère le socialiste Philippe Rolland, autre opposant municipal. Quand il invoque « la rocade des villages », c’est raccord avec sa vision surannée de Saint‐Priest… »
L’A46 Sud, rampe de lancement de la candidature Gascon aux