« On revient dans six ans et on reprend tout », badinait Gérard Collomb, le 28 juin 2020, jour du second tour des élections municipales, alors que les écologistes étaient en passe de lui ravir l’hôtel de ville. La maladie en aura décidé autrement. L’emblématique ancien maire de Lyon est décédé, ce samedi 25 novembre, des suites d’un cancer de l’estomac à l’âge de 76 ans.
A la tête de Lyon pendant dix‐huit ans (de 2001 à 2017 puis de 2018 à 2020), président du Grand Lyon pendant seize ans (de 2001 à 2017), ce professeur agrégé de lettres classiques a voué sa vie à la politique mais avant tout à sa ville. Il l’a profondément et durablement transformée : des berges du Rhône aux tours de la Part‐Dieu, de la création de la Métropole aux vélos en libre‐service Vélo’v. « Il aura marqué à jamais l’histoire de Lyon », a réagi son successeur Grégory Doucet à l’annonce de sa disparition.
Ce succès local fut longtemps ignoré voire snobé sur la scène nationale. Socialiste, proche un temps de Pierre Mauroy, Gérard Collomb échoua à devenir ministre après l’élection, en 2012, de François Hollande à l’Élysée. Premier des soutiens d’Emmanuel Macron, le baron lyonnais, adepte de « la théorie du ruissellement », prit sa revanche un quinquennat plus tard en devenant ministre de l’Intérieur. Trop tard ? Pas à la bonne place ? L’expérience tourna court : il démissionna de la place Beauvau avec perte et fracas un an et quatre mois après sa nomination pour retrouver son écharpe de maire de Lyon et préparer les élections municipales et m …