Francky Trichet, ou l’irrésistible ascension de « Numeric Man »

Adjoint chargé du Numérique, vice-président de l’Université chargé du... Numérique, copain avec la plupart des startuppers de la place nantaise, ce "bleu" en politique s'est taillé en quelques années une place à part auprès de Johanna Rolland. Et ni son soutien passé à Emmanuel Macron, ni les réserves sur ses multiples casquettes ne semblent pouvoir freiner ses (« tranquilles ») ambitions.

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Francky Trichet dans son labo de l'université en 2013. / Photo (inversée pour des raisons techniques) : Thibault Dumas

Sourire vissé à la mâchoire, tutoiement et anglicismes faciles, vélo électrique, baskets et lunettes profilées… S’il devait n’y avoir qu’un élu pour personnifier la Nantes gentrifiée et surconnectée, ce serait lui. Francky – ou Franckie pour l’administration – Trichet, 48 ans, adjoint au maire de Nantes, chargé de l’Innovation et du Numérique, délégation en copier‐coller de sa vice‐présidence en charge du numérique de cette université de Nantes dont il provient, comme enseignant et géo trouve‐tout de la “tech”. « Sympa », « optimiste », « dynamique », ces qualificatifs laudateurs reviennent dans toutes les bouches, même les plus amères. 

En à peine un mandat municipal, ce bleu en politique s’est rendu indispensable à la socialiste Johanna Rolland. Au point que beaucoup le pensent en « numéro 3 de facto de la mairie », derrière l’indéboulonnable Pascal Bolo, premier adjoint qui tient encore les cordons de la bourse. « C’est simple, dans les bureaux de la Ville ou de la Métropole, on le voit tout le temps. Même Bolo n’est pas aussi présent, rapporte un cadre de Nantes Métropole, Quant à l’extérieur c’est bien simple : Trichet est partout. Soit il est sur la photo, soit c’est lui qui la prend. »

Même dans les rangs de l’opposition de droite, on reconnaît autant ses qualités que son influence : « À titre personnel c’est quelqu’un que j’apprécie, décrit ainsi Guillaume Richard. Il fait du bon boulot, au sens où il dynamise la filière du numérique. Ce que je regrette, c’est que cette filière soit totalement politisée et clanique. C’est la bande à Trichet ou même plutôt la bande à Johanna », ajoute le conseiller municipal (LR) en pensant à l’omnipotente Cantine numérique. Paradoxalement, c’est au sein de certaines franges de la majorité municipale et métropolitaine que l’on trouve des voix discordantes. « Comme il brille, il est intéressant à avoir dans un casting. Mais politiquement, je suis plus sceptique, juge ainsi Julie Laernoes, vice‐présidente (EELV) de Nantes Métropole, chargée de la transition énergétique. Avec lui, l’innovation et le numérique, qui devraient être des moyens, deviennent des fins en soi. Mais l’économie sociale et solidaire crée plus d’emplois sur la métropole que ces deux secteurs. »

https://www.mediacites.fr/nantes/enquete-nantes/2019/03/07/startup-nantaise-ton-univers-impitoyable-episode-1-wannabeastartupper/

Du côté de l’Université, un responsable de master décrit un vice‐président qui a « carte blanche et [qui] fait ce qu’il veut. C’est open bar. Aux yeux de la présidence [Olivier Laboux, depuis 2012, ndlr], c’est Dieu sur terre. À un moment, on se demande même si ce n’est pas lui qui dirige l’Université… » Exagéré, sans doute – Francky Trichet ne siège pas au conseil d’administration de l’établissement,
VP mais pas administrateur
Bien qu’élu vice‐président numérique en 2014 par le conseil d …

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Par Thibault Dumas

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