Législatives 2024 : La gauche radicale et écologiste s’affirme à Toulouse dans une Haute‐Garonne travaillée par le RN

Le Nouveau Front populaire fait carton plein dans la Ville rose et pourrait remporter entre six et neuf sièges au second tour en Haute-Garonne. En nette progression, le bloc d’extrême droite pourrait gagner un siège dans le département. Sanctionnée par les électeurs, la majorité présidentielle pourrait ne conserver qu’un seul représentant.

Illustration premier tour législative 31

Progression de la gauche, montée de l’extrême droite et effondrement de la majorité présidentielle. Voilà le triptyque de ce scrutin législatif historique. La participation dépasse les 71 % en Haute‐Garonne. Un record depuis 1986. Face aux enjeux liés aux scores de l’extrême droite aux Européennes, plus de 175 000 abstentionnistes de 2022 ont décidé de voter pour ces législatives anticipées. Mais il semblerait que la mobilisation des électeurs ait d’abord bénéficié au bloc d’extrême droite. Entre 2022 et 2024, celui‐ci voit son socle électoral passer de 10,5 % à 22,5 % des inscrits.

Confortant son ancrage et sa position dominante en Haute‐Garonne, la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) a, quant à elle, convaincu 27 % des électeurs inscrits quand la Nupes en avait mobilisé seulement 17,7 % il y a deux ans. La majorité présidentielle de centre droit a convaincu 19 % des électeurs inscrits contre 14,2 % au précédent scrutin, mais se voit reléguée à la troisième position dans le département.

À rebours de la situation nationale, ces résultats sont de bon augure pour la gauche. Le Nouveau Front populaire pourrait rafler deux, voire trois sièges supplémentaires, en s’imposant dans huit ou neuf circonscriptions, contre six actuellement. Plusieurs matchs s’annoncent cependant serrés dans les cinq triangulaires à venir.

Piquemal réélu dès le premier tour
Un député a déjà offert une victoire écrasante au Nouveau Front populaire. En recueillant 53,39 % des suffrages, François Piquemal est réélu dès le premier tour dans la seule circonscription entièrement toulousaine. Le député LFI bat à plates coutures sa rivale de la majorité présidentielle Margaux Pech (29,92 %). Acclamé comme une star par les militants rassemblés hier soir au bar le Winger, non loin de la gare, ce « militant de terrain » – comme il se qualifie lui‐même – attribue sa victoire à son travail auprès des habitants depuis deux ans et aux militants « qui se sont démenés ». Il les invitait ce lundi soir dans un restaurant de Fontaine Lestang « pour fêter la victoire » et travailler à « une victoire totale » le 7 juillet. « On va coordonner un plan d’action pour aider les autres candidats du NFP afin d’en envoyer le plus possible à l’Assemblée et de constituer une majorité parlementaire”, annonce le député. 

Sauf retournement imprévu, Christine Arrighi (9e), Hadrien Clouet (1ère) et Anne Stambach‐Terrenoir (2e) devraient, eux aussi, retrouver les bancs de l’Assemblée nationale. Arrivée première dans sa circo avec 47,53 % des voix, elle a réalisé le meilleur score du Nouveau Front populaire dans la commune de Toulouse avec 59,39 % des suffrages exprimés dans les bureaux de la Ville rose. L’écologiste, ancienne conseillère municipale de Ramonville, écrase de plus de 22 points le candidat RN arrivé en deuxième position. De quoi assurer sa réélection malgré le non‐désistement du candidat Renaissance Florian Delrieu. 

Déplorant les résultats « catastrophiques » du RN au niveau national, Christine Arrihi s’inquiète de « la présence d’un RN, plus fort dans le sud de la circonscription qu’à Toulouse, qui s’amplifie, y compris dans les communes tenues par des socialistes où un vrai travail est mené par les associations ». Surtout, elle s’indigne face au « Front républicain à géométrie variable » de la majorité présidentielle …

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Par Gael Cérez et Armelle Parion

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