Législatives : la majorité présidentielle investit le fils Baudis dans une circonscription stratégique

Pierre Baudis photo Twitter
Pierre Baudis. Photo Twitter

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Par Armelle Parion

Les doutes que nous émettions au sujet de l’investiture par le parti présidentiel de Pierre Cabaré étaient fondés. Ce n’est pas le député sortant, ardent défenseur d’Airbus dont nous avons dressé le bilan dans Mediacités, qui a été choisi pour représenter la première circonscription de Haute‐Garonne sous la bannière « Ensemble » de la majorité présidentielle réunissant Renaissance (Ex‐En Marche), le Modem, Agir, Territoires de Progrès et Horizons, le parti d’Édouard Philippe. La surprise se situe plutôt dans l’investiture de Pierre Baudis. Le journaliste parisien de 33 ans et premier fils de l’ancien maire de Toulouse sera candidat dans le fief de son père et de son grand‐père, et s’en dit « honoré ».

En le faisant figurer dans la liste des 187 candidats investis le 5 mai, En Marche (désormais rebaptisé Renaissance) réalise un coup de maître. Localement, l’empreinte de la famille Baudis reste prégnante à Toulouse, au point que son centre des congrès porte le nom de Pierre Baudis (le grand‐père), tandis que l’aéroport de Toulouse‐Blagnac a récemment été baptisé Dominique Baudis. Et pour cause : Dominique et Pierre furent députés de la première circonscription pendant de longues années. Le premier, Pierre Baudis (1916–1997), remporta pour la première fois les législatives en 1958, avant d’accéder au fauteuil de maire de Toulouse en 1971. Il conservera cette circonscription près de 20 ans, excepté durant une brève coupure (de 1967 à 1968). Son fils Dominique (1947–2014), journaliste de télévision, lui succéda en tant que maire en 1983 et assura un mandat parlementaire sur la même première circonscription, de 1988 à 2001, avant de rejoindre le CSA, et d’être remplacé par Philippe Douste‐Blazy, lui aussi cumulant cette fonction avec son mandat de maire de Toulouse.

Co‐auteur d’un rapport sur la présomption d’innocence

Dominique Baudis n’aura visiblement pas seulement transmis sa passion de journaliste à son fils, mais aussi celle de la politique. Reconnaissant, Pierre Baudis junior salue d’ailleurs l’engagement de ses deux ancêtres.

 

Diplômé du Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), Pierre Baudis a affûté sa plume au Figaro, puis à TF1 et Canal+ notamment, avant de fonder la société Trezy, une entreprise de communication digitale. Il a fait ses premiers pas en politique en participant en 2021 au groupe de travail présidé par l’ancienne garde des sceaux Elisabeth Guigou qui a rendu un rapport sur la présomption d’innocence, visant à concilier ce droit avec celui d’informer.  Un écho évident aux rumeurs qui ont miné son père,injustement mis en cause dans l’affaire Alègre .

S’il est élu, Pierre Baudis junior perpétuera la « dynastie » Baudis sur une circonscription stratégique, car elle comprend à la fois la place du Capitole et une bonne partie du centre‐ville de Toulouse, mais aussi Blagnac, les installations d’Airbus et la zone aéroportuaire. Malgré sa non‐investiture par Renaissance, Pierre Cabaré n’exclut pas de maintenir sa candidature. Il n’a pas souhaité répondre à Mediacités à ce sujet, indiquant néanmoins qu’il organiserait un « un point presse » dans la semaine. Trois autres adversaires de Pierre Baudis sont officiellement en lice sur la première circonscription : Maxime Boyer (LR), adjoint au maire de Toulouse, Hadrien Clouet (LFI) pour l’union de la gauche et Jacques Rocca, candidat pour l’Alliance centriste.

Dominique Faure, candidate de la 10è circonscription

Autre nouveau visage parmi les candidats investis par le parti présidentiel Renaissance : celui de Dominique Faure pour la 10è circonscription, celle où siégeait le député sortant Sébastien Nadot. La maire de Saint‐Orens‐de‐Gameville depuis 2014 (réélue dès le premier tour en 2020) est aussi la première présidente de Toulouse métropole en charge de l’économie, de l’innovation et de l’emploi. A 62 ans, l’ancienne joueuse de tennis de haut niveau est spécialisée, d’après sa fiche en vue des législatives «  dans le management, la stratégie et l’accompagnement ».

La majorité présidentielle présentera également Marie‐Claire Constans sur la 4è circonscription, terres où cette inconnue du grand public a été pendant cinq ans la suppléante du benjamin des députés Haut‐Garonnais sortants, Mickaël Nogal (qui a démissionné cet hiver de son mandat pour retrouver le secteur agroalimentaire), puis référente de la campagne présidentielle pour LREM . Marie‐Claire Constans confiait à Mediacités trouver cette circonscription parmi celles qui seront « difficiles à regagner ». C’est Céline Laurenties‐Barrère, maire de Péguilhan et conseillère départementale pas complètement nouvelle en politique, qui sera en lice pour la 8è.

Enfin, six députés sortants se présenteront de nouveau sous les couleurs d’Emmanuel Macron : Jean‐Luc Lagleize (2è circonscription), Corinne Vignon (3è), Jean‐François Portarrieu (5è), Monique Iborra (6è), Elisabeth Toutut‐Picard (7è) et  Sandrine Mörch (9è). Leurs bilans seront publiés dans les semaines à venir sur Mediacités.

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