L’analyse de Mediacités

Mis à jour le 02/04/2025
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Promesse initiale :

"Nous dédierons des tournées de la police municipale à la sensibilisation des automobilistes et des cyclistes pour le partage de l’espace public et le respect des piétons. En centre-ville, notamment, nous devons multiplier nos opérations de sensibilisation et d’appel au civisme."

État de la promesse : partiellement tenue

Depuis 2020, les initiatives de sensibilisation se sont multipliées à Toulouse. La commune a introduit un « Code de la rue » pour rappeler les règles de bonne conduite sur les voies de circulation. 

Mais la mise en place de dernier suscite des critiques, à l’image de l’association Deux Pieds Deux Roues (2P2R) : "le Code de la rue n’est ni complet, ni parfait. Les Toulousains ne vont pas se précipiter dessus, le lire et l’appliquer. Mais il a le mérite de susciter une réflexion, de pouvoir évoluer."

Après la sensibilisation, la verbalisation. Le 14 mars 2025, la mairie a déployé des policiers municipaux à certains carrefours très fréquentés pour verbaliser les cyclistes ne respectant pas le code de la route. Une opération médiatique opérée sous l’œil de Jean-Luc Moudenc et de ses adjoints Émilion Esnault, adjoint au maire en charge de la sécurité, et Maxime Boyer, adjoint en charge des mobilités.

L'efficacité du dispositif interroge au vu des réactions de certains cyclistes verbalisés. "Je rentrais du boulot sur les allées Jean-Jaurès. La piste cyclable se termine sur la voie des bus, témoigne Christelle Dupuy-Ferber, une cycliste contrôlée ce jour-là. Le bus s'est arrêté au feu rouge, je me suis placé derrière lui. Au passage au vert, je me suis engagé, et là, je suis sifflée, puis interpellée pour avoir soi-disant grillé un feu rouge. À les entendre, j'aurais dû me décaler sur les voies voitures. »

En colère contre une amende de 90 euros qu'elle juge injustifiée, la cycliste estime que les policiers municipaux avaient pour consigne de "faire du chiffre". Du côté de l’association 2P2R, on remarque qu'en matière de sécurité routière, “le plus gros danger, ce sont les voitures et leur vitesse”. En attestent plusieurs décès de cyclistes renversés par des automobilistes à Toulouse ces dernières années. 

En 2023, Mediacités révélait que les excès de vitesse étaient monnaie courante dans les rues toulousaines. Sans que la municipalité ne réagisse à ce sujet.

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Expérimenter les capteurs de bruits dans les zones de nuisances sonores

Mairie Sécurité
Promesse en partie appliquée
Mis à jour le : 18/04/2025
Parce que les nuisances sonores dans une rue ou sur une place animée peuvent pourrir la vie des riverains, la liste Aimer Toulouse a promis en 2020 qu’elle allait “expérimenter la mise en place de capteurs de bruit dans les endroits où existent des conflits sur les nuisances sonores, par exemple, sur certaines places du centre-ville”.

La métropole de Toulouse a été sélectionnée par le gouvernement en janvier 2022 pour expérimenter un premier capteur de bruit sur son territoire au même titre que cinq autres communes ou communautés de communes en France. Le dispositif a été installé rue Louis Plana, à la Roseraie, une artère classée comme l’une des plus bruyantes par le Centre d’étude et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), fin 2021.

Ce capteur était en rodage pour homologation pendant les six premiers mois de l’année 2022 afin de vérifier s’il associait bien le bruit au bon véhicule. D’après la mairie, citée par La Dépêche du Midi, des dépassements de seuil auditif étaient relevés deux fois par jour en moyenne.

Retiré en juin 2022, il devait être remis en place fin 2022 et permettre de sanctionner les véhicules dépassant le seuil de 83 décibels. L'expérimentation n'a été suspendue, selon Capital, et a même failli être abandonnée. Finalement, après trois ans d’attente, la verbalisation devrait être testée à partir de mai 2025, mais sur l’avenue Saint-Exupéry cette fois. 

Rue Plana, la vitesse a en effet été limitée à 30 km/h et les nuisances sonores ne sont plus aussi élevées qu’avant. “La limitation de vitesse a permis de baisser les nuisances”, estime Chloé, qui habite la rue depuis deux ans.   

À deux pas de là, Khelil Samir, restaurateur, relativise. “C’est très bien que la zone soit passée à 30, en plus il y a une école dans la rue. Donc, sur l’aspect de la sûreté, c’est plus rassurant. Mais, nous, on ferme l’établissement à 23 h, et c’est vrai qu’il y a beaucoup de bruit. Mettre un capteur avec amende serait vraiment efficace. »

Pierre*, un autre commerçant de la rue, est plus sceptique. « Je pense qu’il vaudrait mieux mettre l’accent sur les radars de vitesse avec amendes. La seule chose qui a vraiment fait baisser le niveau sonore, c’est la modification de la rue en sens unique. Qui dit moins de voitures dit moins de bruit!”, remarque-t-il.  

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