Les promesses phares de Damien Castelain
Métropole de Lille : à mi‐mandat, les 104 promesses de Damien Castelain passées au crible
Comment atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ? Les élus ont validé, lors du conseil du 19 février 2021, le Plan climat air énergie territorial (PCAET) qui prévoit, notamment, la réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Mais comment les élus comptent ils agir concrètement ? Ça, le PCAET ne le détaille pas encore. Quarante‐deux projets sont à l’étude, certains plus précis que d’autres. En bref, ce plan prévoit la rénovation thermique de 8 200 habitations, mais aussi une « stratégie sur l’économie circulaire », ou encore « une stratégie sur la nature en ville ». Difficile alors de considérer qu’une telle promesse puisse être tenue. D’autant plus que la Métropole européenne de Lille voit large en s’imposant des objectifs qui dépassent de 24 ans la date limite du mandat. Mise à jour le 12/09/2023 Si la MEL a effectivement adopté en février 2021 son Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) – dont l’ambition est d’atteindre la neutralité carbone en 2050 – les modalités concrètes de son application sont beaucoup plus imprécises. À la place d’une feuille de route détaillant les mesures à prendre pour parvenir à cet objectif, la majorité métropolitaine a préféré définir des grandes orientations. Il s’agit d’une trajectoire de « réduction des émissions de polluants atmosphériques, notamment dans les secteurs du transport routier, de l’industrie, du résidentiel et du tertiaire ». Nous notons cette promesse « en cours d’évaluation » puisqu’il faudra attendre dans un premier temps 2030 pour savoir si l’objectif intermédiaire de réduction de 45 % des émissions de gaz à effet de serre dans la MEL sera atteint ; et dans un second temps 2050 afin de vérifier si ce PCAET est parvenu à « amener la métropole vers la neutralité carbone ». Relevons au passage que ces dates‐butoir excèdent respectivement de quatre et vingt‐six ans, les limites du mandat de Damien Castelain qui se clôturera en 2026. Nous pouvons néanmoins déjà remarquer que la trajectoire n’est pour le moment pas à la réduction. À titre d’exemple emblématique, la mise en place de la zone à faible émission (ZFE) métropolitaine (c’est-à-dire la restriction – voire l’interdiction – de certaines voies routières à la circulation des véhicules les plus polluants) a été repoussée à début 2025, soit la date limite fixée par la loi Climat et Résilience. Le transport – notamment automobile et routier – représente 45 % des émissions de gaz à effets de serre de la MEL.
Deux nouveaux tramways et deux nouvelles lignes de bus à haut niveau de service (BHNS), c’est ce que prévoit le schéma directeur des infrastructures des transports (SDIT) de la métropole lilloise. Adopté lors du conseil métropolitain du 28 juin 2018, le SDIT a stagné pendant quelques années, jusqu’à ce qu’une concertation sur les tracés empruntés par les nouveaux transports en commun soient soumis à l’appréciation du public. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ont cristallisé un certain nombre de crispations, notamment sur le trajet qu’empruntera le futur tramway Lille-Villeneuve‑d’Ascq, qui évitera soigneusement le centre‐ville de la capitale des Flandres. Pour ses tramways, la MEL a d’ailleurs remporté une grosse enveloppe de 120 millions d’euros en octobre 2021, conditionnée à un démarrage des travaux avant 2025. Pourtant, le vice‐président de la MEL chargé des mobilités et des transports publics Sébastien Leprêtre affirmait en 2020 qu’il « n’y aurait pas le début du commencement d’une nouvelle ligne de tramway pendant ce mandat ». De quoi s’interroger sur le calendrier prévisionnel de la MEL.
C’était l’une des promesses phares de Damien Castelain, qui aurait permis aux citoyens de la métropole lilloise de soumettre des idées relatives aux transports ou au tri des déchets (qui dépendent de la compétence de la MEL), à l’image de ce qu’ils font pour d’autres thématiques à Lille. C’est pourtant une promesse abandonnée par le président de la métropole, qui a transformé cette idée novatrice en simple soutien financier aux communes dotées d’un budget participatif, lors du conseil du 28 juin 2021. Faute de mieux, les habitants de la MEL peuvent toujours donner leur avis sur la plateforme de participation citoyenne de la métropole participation.lillemetropole.fr.
La promesse complète de Damien Castelain est la suivante : « Promouvoir un habitat de qualité accessible à tous dans le cadre de la révision du PLH [programme local de l’habitat] ». Le PLH pour la période 2022–2028 a effectivement été une première fois adopté le 24 juin 2022, puis amendé le 10 février 2023 suite au rendu de l’avis des communes, comme le veut la procédure. Seulement, que faudrait‐il chercher dans ce PLH pour avoir confirmation que la MEL fait la promotion d’un habitat « de qualité » et « accessible à tous » ? Il s’agit davantage d’une ligne directrice que d’une promesse, son imprécision la rend « invérifiable ».
L’instauration d’un bureau mensuel, qui réunit les vice‐présidents et les présidents de groupe politique, doit être le fer de lance d’une nouvelle gouvernance métropolitaine. Il était souvent reproché à la MEL de fonctionner de façon trop concentrée sur la seule personne du président, de son DGS et de son cabinet. [Mise à jour le 12/09/2023] Le bureau métropolitain est l’assemblée réduite de la MEL, les différents groupes s’y voient représentés par un ou plusieurs membres en fonction de leurs poids électoral respectifs. Selon le calendrier institutionnel de la MEL, un bureau se tient effectivement tous les mois, hormis pendant la période estivale (juillet‐août).
Les contrats de projets et fonds de concours sont le marqueur de l’action métropolitaine défendue par l’équipe en place. Il s’agit d’accompagner les communes au quotidien dans la réalisation de leurs projets – au risque du saupoudrage — et non pas de définir des axes stratégiques de développement qui s’imposeraient à l’ensemble des communes. [Mise à jour le 12/09/2023] C’était LA promesse phare phare de Damien Castelain afin de convaincre les plus petites communes de constituer une majorité. Maire de Péronne‐en‐Mélantois (moins de 1 000 habitants), le président de la MEL savait pertinemment que cette mesure saurait séduire les édiles ruraux. Cette « politique du guichet » est très critiquée en ce qu’elle substitue les intérêts particuliers des différentes communes à l’intérêt général de la MEL.
Un habitant de la MEL sur cinq vit dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Ces quartiers se distinguent par des indicateurs sociaux particulièrement dégradés, notamment en matière de taux d’emploi. Afin de réduire un chômage devenu endémique dans ces territoires, une loi de 2016 a lancé l’expérimentation du dispositif « Zéro chômeur de Longue durée ». Depuis 2017, deux quartiers de la MEL (Les Oliveaux à Loos et le Triangle Menin à Tourcoing) font partie des territoires pilotes, avec des résultats encourageants comme Mediacités le remarquait en avril 2023. Pour autant, la généralisation de ce dispositif avance à tout petits pas. Seul le quartier lillois de Fives, a obtenu l’habilitation « Territoire zéro chômeur longue durée » (TZC) en novembre 2022. Les QPV métropolitains candidats notamment à Roubaix n’ont pas obtenu leur ticket d’entrée parmi les TZC. En septembre 2023, la France compte 54 territoires pilotes. La période de candidatures est ouverte jusqu’en juillet 2024, mais au vu du peu d’engouement que suscite le dispositif au sein de plusieurs municipalités de la MEL – comme le racontait Mediacités en avril 2023 – nous notons d’ores et déjà cette promesse comme « abandonnée ». La perspective d’une mise en application d’ici la fin du mandat dans les 26 quartiers prioritaires de la politique de la ville semble parfaitement irréaliste.
Explorer toutes les promesses de Damien Castelain
Dans son programme pour les élections métropolitaines, Damien Castelain a multiplié les promesses. Nous en avons recensé 106 au total. Aidez nos journalistes à vérifier si ces engagements sont tenus.
Créer une police métropolitaine des transports et de l’environnement
Cette nouvelle police sera complémentaire des agents d’Ilévia ou des effectifs déjà présents dans les transports en commun. L’AMO commandée par la MEL devrait permettre de mieux définir les compétences de ce nouvel organe. Il a aussi pour mission d’éclairer la MEL sur les financements possibles et d’étudier la faisabilité du projet.
Pour l’heure cependant, la nouvelle police n’a pas encore été créée.
Adopter un plan d’action de santé environnementale
« Le plan d’action de santé environnementale de 2019 a été pleinement intégrée dans le plan climat. Tout ce qui était dans ce plan d’action est dans le plan climat » expliquait Audrey Linkenheld, la vice‐présidente de la MEL en charge du climat et de la transition écologique et de l’énergie. Celui‐ci a été adopté en février 2021.
Mettre en oeuvre le plan climat air‐énergie et viser la neutralité carbone
Mais comment les élus comptent ils agir concrètement ? Ça, le PCAET ne le détaille pas encore. Quarante‐deux projets sont à l’étude, certains plus précis que d’autres. En bref, ce plan prévoit la rénovation thermique de 8 200 habitations, mais aussi une « stratégie sur l’économie circulaire », ou encore « une stratégie sur la nature en ville ».
Difficile alors de considérer qu’une telle promesse puisse être tenue. D’autant plus que la Métropole européenne de Lille voit large en s’imposant des objectifs qui dépassent de 24 ans la date limite du mandat.
Mise à jour le 12/09/2023
Si la MEL a effectivement adopté en février 2021 son Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) – dont l’ambition est d’atteindre la neutralité carbone en 2050 – les modalités concrètes de son application sont beaucoup plus imprécises.
À la place d’une feuille de route détaillant les mesures à prendre pour parvenir à cet objectif, la majorité métropolitaine a préféré définir des grandes orientations. Il s’agit d’une trajectoire de « réduction des émissions de polluants atmosphériques, notamment dans les secteurs du transport routier, de l’industrie, du résidentiel et du tertiaire ».
Nous notons cette promesse « en cours d’évaluation » puisqu’il faudra attendre dans un premier temps 2030 pour savoir si l’objectif intermédiaire de réduction de 45 % des émissions de gaz à effet de serre dans la MEL sera atteint ; et dans un second temps 2050 afin de vérifier si ce PCAET est parvenu à « amener la métropole vers la neutralité carbone ». Relevons au passage que ces dates‐butoir excèdent respectivement de quatre et vingt‐six ans, les limites du mandat de Damien Castelain qui se clôturera en 2026.
Nous pouvons néanmoins déjà remarquer que la trajectoire n’est pour le moment pas à la réduction. À titre d’exemple emblématique, la mise en place de la zone à faible émission (ZFE) métropolitaine (c’est-à-dire la restriction – voire l’interdiction – de certaines voies routières à la circulation des véhicules les plus polluants) a été repoussée à début 2025, soit la date limite fixée par la loi Climat et Résilience. Le transport – notamment automobile et routier – représente 45 % des émissions de gaz à effets de serre de la MEL.
La Métropole de Lille vote la neutralité carbone d’ici 2050
Poursuivre la rénovation des parcs d’activités de la métropole
En 2019, le conseil métropolitain a voté un investissement de 28 millions d’euros sur trois ans pour redynamiser 9 d’entre eux. Depuis, les actions de la MEL suivent leur cours.
Le parc d’activités Pierre‐Mauroy, à Roncq, par exemple, va comporter de nouveaux bâtiments d’une surface de 65 720 m2 pour leurs sièges sociaux. Quatre autres entreprises pourront également s’implanter sur cette zone.
Le projet de Damien Castelain étant particulièrement vague, et au vu du nombre de parcs d’activités que compte la métropole, nous classons cette promesse « en cours d’évaluation », pour mieux l’évaluer à la fin du mandat.
Développer une filière métropolitaine de récupération de bio‐déchets
Le compostage individuel et collectif est fortement encouragé par la MEL, qui finance les initiatives et donne du compost gratuitement dans ses déchèteries. La collecte séparée des biodéchets, cependant, n’est pas encore développée au niveau de la métropole.
Collecter le verre en point d’apport volontaire
Le tri du verre en points d’apport volontaire ne sera dans un premier temps opérationnel que pour les 50 premières communes volontaires (sur 95). Le reste suivra à partir de 2024. D’ici la fin du mandat, la MEL souhaite augmenter le nombre de PAV de 920 à 6 000.
Nouvelles règles de tri des déchets ménagers : un sacré méli‐mélo à la MEL
Étendre les consignes de tri des plastiques
Pour entrer dans les clous de la loi, la MEL a voté son schéma directeur des déchets ménagers et assimilés, avec comme objectif d’enfin harmoniser les règles de tri bien trop disparates sur le territoire. Le tri de tous les plastiques, obligation édictée par la loi anti‐gaspillage, en fait partie.
Pour cela, la modernisation des deux centres de tri de la MEL était nécessaire. La rénovation de celui d’Halluin a été entérinée par le conseil métropolitain du 25 février 2022. Les travaux devraient prendre fin avant 2025. Le centre de tri de Loos, lui, devrait être modernisé pour mars 2024.
Le centre de tri de Lille‐Loos pourra bientôt traiter tous les plastiques
Mettre en place un schéma directeur des déchets ménagers
– diminuer de 15 % les déchets ménagers par habitants d’ici 2030 par rapport à 2010,
– proposer une solution de collecte séparée des biodéchets pour tous les habitants,
– accompagner les habitants pour développer le compostage individuel et collectif,
– mettre en place des points d’apports volontaires dans les communes qui le souhaitent pour trier le verre,
– mettre en œuvre le recyclage de tous les plastiques,
– ouvrir davantage de déchetteries,
– moderniser les centres de tri…
Si certains aspects sont en train d’être mis en œuvre, comme la collecte du verre en points d’apports volontaires (voir la promesse à ce sujet) comme prévu par la loi anti‐gaspillage, d’autres s’évaluent sur le long terme, comme la réduction des déchets à la source d’ici à 2030. De plus, le nombre de mesures avancées par ce schéma directeur est tel qu’il serait très ambitieux de tenir tous ces engagements en à peine deux ans.
Création d’une plateforme de compostage
Le compost produit est en priorité destiné aux agriculteurs pour fertiliser leurs sols. Mais 10 % de la production de compost du CVO sont proposés gratuitement aux habitants de la MEL dans les déchèteries du territoire depuis le 29 avril 2022.
Le schéma directeur des déchets ménagers et assimilés qualifie le CVO de « plateforme de compostage ». Mais Damien Castelain souhaitait en créer une nouvelle. Difficile alors d’évaluer cette promesse.
Réduire la production de déchets à la source
Depuis 2010, notre production de déchets a déjà baissé de 10 kg par habitant. Mais les années Covid sont passées par là, et le nombre de détritus a depuis augmenté.
Qu’ils viennent des poubelles de particuliers, de commerçants ou des locaux de la mairie, les déchets lillois pesaient 642 251 tonnes en 2019, 651 600 tonnes en 2020, et 703 893 tonnes en 2021. Soit près de 62 000 tonnes de plus qu’en 2019.
Mettre en place le ramassage des encombrants sur rendez‐vous sous 24 heures en cas d’urgence
Si d’ordinaire le délai pour faire enlever ses encombrants est de six jours ouvrables, il est compris entre 24 et 48h pour les particuliers « lorsqu’il s’agit de situations exceptionnelles ». On pardonnera bien les quelques heures supplémentaires à Damien Castelain pour lui valider cette promesse.
Achever l’installation de la fibre optique
L’objectif de la métropole lilloise était de « tendre au plus près des 100 % d’éligibilité fibre d’ici la fin 2022 ». Cette promesse excluait de fait « Lille et Mons‐en‐Baroeul pour lesquelles il n’y a pas de date de fin des travaux demandée par l’État ». Le 100% dépend donc aujourd’hui du bon vouloir des opérateurs privés.
Améliorer le fonctionnement des stations épuration, notamment pour lutter contre la pollution médicamenteuse
La rénovation prochaine de la station d’épuration de Wattrelos, à l’horizon 2024, aurait pu être l’occasion de traiter les résidus pharmaceutiques des eaux usées de la MEL, comme promis par Damien Castelain. Or, si ce projet entend mieux traiter les eaux usées en construisant notamment un bassin enterré d’une capacité de 30 000 mètres cubes, le traitement des résidus médicamenteux n’apparaît nulle part dans le projet soumis à la concertation du public en juin 2021.
La deuxième station d’épuration de la MEL, celle de Marquette‐lez‐Lille, n’a pas fait l’objet de travaux depuis le début de mandat, et ne traite pas non plus les traces de médicaments dans les eaux usées.
Améliorer la qualité de l’eau potable (décarbonatation)
À Lille, selon les derniers prélèvements de l’ARS réalisés le 31 juillet 2023, la dureté de l’eau dépasse les 39°f. Une eau très calcaire, qui n’a pour autant pas d’incidence sur la santé, mais qui peut laisser des marques visibles sur les appareils électroménagers.
Depuis que Damien Castelain a gravé la promesse de décarbonation dans le marbre de son projet métropolitain, nous n’avons pas trouvé d’actualités concernant un éventuel traitement de l’eau. Nous classons donc cette promesse en pause.
Aménager des îlots de fraîcheur en ville (bornes‐fontaines, miroirs d’eau, brumisateurs…)
Pour faire baisser la température corporelle de ses habitants, la MEL a remporté l’appel à projets European Urban initiative pour son projet « Time to Adapt » en juin 2023. D’un budget de 6,2 millions d’euros (subventionné à hauteur de 5 millions), il prévoit d’ouvrir des lieux à d’autres usagers – les cours d’écoles par exemple – de proposer des installations temporaires « rafraîchissantes » ou d’adapter les horaires de certains bâtiments.
Avec le programme « libre cours, libre jardin », déployé à l’été 2023, la métropole a déjà commencé à mettre son projet en place en ouvrant les jardins et autres espaces verts à tous. Ainsi, la cour d’école maternelle Victor Hugo à Lomme, le jardin de la maison de quartier Denis Blanchatte à Villeneuve d’Ascq ou encore la cour de l’école élémentaire Berthelot‐Jules Verne à Lille ont pu être visités par tous les habitants de la MEL.
Des bâtiments frais aux espaces extérieurs, en passant par des points d’accès à l’eau, tous les lieux frais de la métropole ont été répertoriés sur une carte interactive. Certaines communes en étant fortement dépourvues, comme la ville de Gruson, qui ne peut manifestement que compter sur sa bibliothèque municipale pour se rafraîchir. Pas sûr que ce soit suffisant, même pour 1143 habitants…
Attribuer 10 millions d’euros sur 5 ans au PRECIDIAB (lutte contre diabète)
La promesse électorale de Damien Castelain est peut‐être noble mais elle concerne un dispositif déjà mis en place. Cet engagement à verser 10 millions sur 5 ans via son partenaire I‑SITE Université Lille Nord Europe date en effet du 11 octobre 2019. La promesse est donc bien tenue pour le président de la MEL Mais c’est un peu trop facile…
Evaluer la qualité de l’air dans le métro
Résultat : la concentration en particules fines mesurée dépasse largement les recommandations de l’OMS. Si l’information peut paraître inquiétante, le faible temps passé dans le métro lillois réduit notre exposition à ces pollutions.
Avec ces mesures, la MEL a tenu sa promesse et va même plus loin : un dispositif de purification de l’air a été installé en avril 2022 dans la station gare Lille Flandres.
Etudier l’intégration tarifaire de la SNCB (chemin de fer belge) dans l’offre métropolitaine
Les tarifs proposés par Ilévia, cependant, ne sont pas couplés avec l’offre belge de la SNCB pour les trajets entre la Belgique et la métropole
Equiper les bennes de systèmes intelligents embarqués
Si, à partir de 2024, cinq bennes à ordures métropolitaines rouleront à l’hydrogène, nous n’avons trouvé aucune trace – ni dans les délibérations, ni dans le schéma directeur des déchets ménagers et assimilés – de ces véhicules nouvelle génération.
Utiliser les bandes d’arrêt d’urgence des autoroutes pour bus et covoiturage
On n’en avait plus entendu parler jusqu’au mois d’août 2023, lorsque la direction interdépartementale des routes du Nord (DIR Nord) a annoncé la mise en place d’une phase de test sur le tronçon entre Dourges et Lille, à partir du mois de septembre 2023.
« Cette expérimentation durera un an et sera évaluée régulièrement pour mesurer ses impacts et ses bénéfices », assure la DIR Nord sur son site. Avant de conclure : « l’A1 au moins à 2 ! »
Expérimenter les navettes fluviales
En 2020, le président de la métropole et les représentants des Voies navigables de France avaient estimé un investissement de 200 à 250 000 euros pour mettre les navettes sur l’eau. La principale difficulté résidait à l’époque en la vitesse des bateaux. Aujourd’hui cependant, le projet ne figure pas dans le plan de mobilités de la MEL à l’horizon 2035, et semble avoir disparu des radars.
Mettre en place un système de paiement unifié des transports en commun
En janvier 2020, le M‑Ticket a fait son apparition sur les smartphones des Lillois, qui peuvent désormais y acheter leur ticket de bus ou de métro. Depuis juillet 2023, il est également possible de payer son trajet directement par carte bancaire sur les bornes d’accès aux transports en commun. Avec « l’open payment », installé dans huit stations, la MEL a souhaité expérimenter une nouvelle façon de fluidifier le trafic, à l’occasion de la Coupe du Monde de rugby, au stade Pierre Mauroy, où 47 à 49 000 spectateurs sont attendus.
Courant 2023, la MEL réfléchit à développer une nouvelle plateforme numérique pour simplifier l’achat des titres, suivre le trafic en temps réel ou encore réserver un covoiturage.
Réduire massivement la production de gaz à effets de serre
Un levier principal devait initialement être actionné par Damien Castelain : la mise en place d’une ZFE, zone à faible émission, c’est-à-dire la restriction – voire l’interdiction – de certaines voies routières à la circulation des véhicules les plus polluants. Prévu pour 2020 à Lille, ce projet a été remis à plus tard et devrait voir le jour début 2025.
Un report qui handicape fortement la trajectoire climat de la MEL alors que le transport – notamment automobile et routier – représente 45 % des émissions de gaz à effets de serre de la MEL.
À défaut d’autres mesures phares repérées par Mediacités, nous notons cette promesse « en pause ». À noter qu’un bilan à mi‐mandat du « plan climat » devrait être présenté d’ici la fin d’année 2023.
Réaliser le diffuseur de Templemars et l’échangeur d’Armentières
Quant à l’échangeur d’Armentières, sur l’A25, il devrait coûter 3,86 millions. Aux dernières nouvelles… Car on n’a plus entendu parler ni de l’un ni de l’autre depuis le début du mandat.
Si le projet n’avance pas, on peut aussi se poser la question de la pertinence de Damien Castelain dans ce projet, qui dépend davantage de l’État que de la métropole.
Mettre en place l’éco‐bonus mobilité
Les choix qui s’offrent à eux sont nombreux, puisqu’ils pourront se rediriger vers les transports en commun, le vélo, pratiquer le télétravail ou encore décaler leurs horaires de travail pour gagner un montant d’un montant de 2 euros par trajet (plafonné à 80 euros par mois).
Le déploiement de ce programme se fera progressivement, en commençant par les autoroutes A1 et A23. Une première phase de test qui laisse espérer une diminution du trafic de l’ordre de 6 %. La MEL s’engage par ailleurs à estimer l’efficacité de son éco‐bonus mobilité en confrontant les données de trafic avec les années précédentes. Un bilan devrait être rendu en juin 2024. S’il est positif, le dispositif pourrait être déployé sur d’autres axes, comme l’A 25, la RN41 ou encore l’A22.
Créer 20 stations V’Lille supplémentaires (hors redéploiement
C’est en effet ce jour‐là que les élus ont voté le déploiement de 38 stations V’lille supplémentaires, portant leur nombre total à 261 réparties dans 20 communes de la MEL. Un nombre qui dépasse donc largement celui annoncé en début de mandat par le président de la métropole lilloise.
Tripler (100 ME) les moyens alloués aux vélos
Pour y parvenir, les élus ont voté une enveloppe de 100 millions d’euros uniquement dédiés aux aménagements cyclables d’ici à la fin du mandat, en 2026. Dans le détail, 75 millions seront alloués aux structures cyclables, et le reste dans le développement des véloroutes et voies vertes.
Si la promesse de Damien Castelain est bel et bien tenue, 100 millions d’euros correspondent à 14,5 euros par habitant. Un investissement bien moins important qu’ailleurs en France. À Strasbourg par exemple, ce montant s’élève à 40 euros. À Nantes, il atteint 29,2 euros.
Transformer les parking‐relais en espaces multiservices
Sur les 14 parkings‐relais que compte la MEL, la moitié est équipée d’un espace réservé au stationnement des covoitureurs. Les bornes de rechargement des véhicules électriques, quant à elles, ne sont présentes que sur 4 parkings‐relais.
En ce qui concerne l’idée novatrice d’équiper ces espaces de bureaux pour le coworking, rien n’indique qu’un tel projet soit sur les rails.
Etendre la fin de service des Bus Lianes à 0h30
Armés de patience et de détermination, nous nous sommes rendus sur le site d’Ilévia pour vérifier les horaires de bus à terminus. Pas besoin d’aller bien loin (ouf !) pour constater que les horaires ne sont pas du tout harmonisés entre eux. Alors que les derniers bus de la Liane 1 partent aux alentours de minuit dans les deux sens, ceux de la Liane 2 démarrent une demi‐heure plus tard. Quant aux voyageurs de la L3 et de la L4, ils doivent grimper dans le bus aux alentours de 23h30 pour ne pas louper le dernier !
Acheter 200 bus nouvelle génération (climatisés, zéro émission)
Actuellement, les quelque 400 bus de la MEL fonctionnent au gaz naturel (GNV), et émettent en moyenne 400 grammes de CO2 par kilomètre. Un véhicule certes moins polluant que les bus roulant au diesel par exemple, mais toujours plus que ce que préconise la loi.
En 2020, selon le rapport annuel de l’exploitant Keolis, 46 nouveaux bus ont été achetés. L’année d’après, 37 bus ont rejoint la flotte métropolitaine (le rapport 2022 n’est pas sorti). Le renouvellement suit ainsi son cours.
Acheter une vingtaine de nouvelle rames tram d’ici 2026
Face aux niveaux de fréquentations de plus en plus hauts notamment (60 000 voyageurs prévus pour 2034, contre 51 000 en 2019), la MEL a approuvé l’achat de 24 rames de tramway lors du conseil métropolitain du 16 octobre 2020. Le montant de l’opération s’élève à pas moins de 150 millions d’euros, dont 100 millions pour l’achat des rames uniquement (le reste servira à moderniser le dépôt et le terminus à la gare Lille‐Flandres).
Seulement voilà : en février 2023, La Voix du Nord s’inquiétait de ne rien voir bouger, à l’approche de la date de péremption des rames actuelles. D’autant que la délibération du 16 octobre est très explicite : « l’étude d’opportunité menée a confirmé qu’il n’est pas possible d’exploiter les rames au‐delà de 2024 avec toutes les garanties techniques et sécuritaires. »
Depuis, une délibération a été votée en avril 2023, attribuant un appel d’offres pour le système d’exploitation et d’information aux voyageurs à la société Equans, mais les rames se font encore attendre. Selon une source proche du dossier, elles ne devraient pointer le bout de leur nez qu’en 2025.
On notera tout de même que le président de la MEL promet un renouvellement à l’horizon 2026, alors même que la sécurité des voyageurs n’est pas garantie – selon sa propre délibération – au‐delà de 2024.
Finaliser l’installation des contrôles d’accès du métro
Avec les portiques, le président de la MEL espère atteindre un taux de fraude de 5 % en 2024, soit 7 points de moins qu’en 2018, où il s’élevait à 12 %. Seulement voilà, difficile de mesurer l’effet des telles installations. Aucun rapport n’affiche de chiffres clairs à ce sujet.
Malgré ce manque d’informations essentielles, la MEL tient donc sa promesse. Dans son « projet métropolitain », Damien Castelain n’a en effet pas conditionné l’installation des portiques à leur efficacité
Finaliser le doublement du métro (52 m) pour 2023
Cet été, les horaires du réseau ont été modifiés pour laisser place aux essais du nouveau système de signalisation du constructeur Alstom, à la plus grande surprise des Lillois qui voyaient déjà le projet enterré ! Il ne reste donc plus que quatre mois à la MEL pour faire rouler son métro nouvelle génération.
L’ensemble des rames devraient quand même être produites d’ici janvier 2024, nous assurait‐on en janvier dernier… même si le calendrier prévu par Alstom prévoyait, à l’époque, une mise en service plus tardive, au mois de juillet.
Mettre en œuvre le schéma directeur des infrastructures de transport (SDIT)
Adopté lors du conseil métropolitain du 28 juin 2018, le SDIT a stagné pendant quelques années, jusqu’à ce qu’une concertation sur les tracés empruntés par les nouveaux transports en commun soient soumis à l’appréciation du public. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ont cristallisé un certain nombre de crispations, notamment sur le trajet qu’empruntera le futur tramway Lille-Villeneuve‑d’Ascq, qui évitera soigneusement le centre‐ville de la capitale des Flandres.
Pour ses tramways, la MEL a d’ailleurs remporté une grosse enveloppe de 120 millions d’euros en octobre 2021, conditionnée à un démarrage des travaux avant 2025. Pourtant, le vice‐président de la MEL chargé des mobilités et des transports publics Sébastien Leprêtre affirmait en 2020 qu’il « n’y aurait pas le début du commencement d’une nouvelle ligne de tramway pendant ce mandat ». De quoi s’interroger sur le calendrier prévisionnel de la MEL.
Mettre en place les ZFE pour 2022
Une ZFE, oui – même si on l’appelle aujourd’hui « zone de vigilance » – mais pour 2022, certainement pas. Le délai a en effet été repoussé au 1er janvier 2025 pour accompagner les habitants dans le changement de leurs pratiques de mobilité.
Une consultation sur la ZFE : un revirement de la MEL ?
Conforter l’identité de la MEL à l’occasion des 40 ans du LaM et des 20 ans de Lille 2004
Pour célébrer son existence, le LaM (aussi appelé le Lille Métropole musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut) a organisé deux grandes expositions : une première pour mettre l’artiste japonais Isamu Noguchi à l’honneur ; la seconde, d’octobre 2023 à mars 2024, sur la photographie de l’Allemand Anselm Kiefer.
La programmation anniversaire de Lille 3000, quant à elle, n’est pas encore rendue publique. En attendant la septième saison culturelle, qui aura lieu en 2025, deux expositions ont été organisées, sans lien avec les 20 ans de l’association lilloise
Enrichir le dispositif des Belles Sorties en y intégrant les arts de la rue
Une corde manquait cependant à l’arc culturel métropolitain : les arts de la rue. Derrière cette appellation assez vaste, on peut y caser « toute forme de représentation à but artistique dans l’espace public », à savoir les spectacles de danse, de cirque, et même le street art.
En 2019, les Belles Sorties ne programmait que des spectacles – concerts, théâtres… – en intérieur. En 2020, la programmation a commencé à intégrer des représentations circassiennes, en intérieur cependant. Ce n’est qu’en 2021 que la rue a été considérée comme une scène à part entière, avec l’apparition de spectacles « sur macadam » et « d’ateliers de street art et réalisation de fresques ». Depuis, les spectacles en plein air se multiplient d’année en année, jusqu’à devenir le lieu de prédilection de la plupart des représentations.
Développer sur le territoire des musées numériques pérennes appelés « MicroFolies »
À Lille, la micro‐folie de la Maison folie Moulins a été inaugurée en juin 2017. Elle est dédiée avant tout aux familles et aux groupes scolaires, et dispose d’un musée numérique, d’une bibliothèque, ou encore d’une ludothèque. Une deuxième micro‐folie a vu le jour à Roncq en 2019 au sein du centre culturel La Source. Elle compte une salle de cinéma, une salle de spectacle et une bibliothèque.
Dans son projet métropolitain, Damien Castelain s’est engagé à accompagner les communes désireuses de mettre en place des équipements similaires dans leur territoire, sans toutefois donner d’objectif chiffré. Depuis, une unique micro‐folie a ouvert ses portes en juin 2023… à Péronne‐en‐Mélantois, ville dirigée par Damien Castelain ! La salle polyvalente comporte entre autres une scène extérieure.
Accompagner les actions de mutualisation des musées du territoire
La convention de partenariats entre la MEL et ces différents lieux culturels arrivant à expiration le 31 décembre 2020, la métropole a voté le renouvellement du dispositif en octobre de la même année. Sont prévus notamment la dématérialisation du pass musées, la mise en place d’offres privilèges, l’évolution de la grille tarifaire – inchangée depuis 2015 – ou encore la coordination de la collecte de chiffres de fréquentation des musées, qui devraient être disponibles sur la plateforme open‐data de la MEL (même si ce n’est, à ce jour, pas encore le cas).
Si c’est à ces mesures que Damien Castelain pensait lors de l’élaboration de son projet métropolitain, on pourrait presque considérer cette promesse comme tenue. Malheureusement, faute de détails quant aux mesures, il est difficile de la valider comme telle.
Amorcer l’harmonisation du réseau des bibliothèques des communes volontaires
Co‐construit avec les bibliothèques communales du territoire, ce projet permet une gestion coordonnée et moins coûteuse pour les professionnels, et permet aussi d’avoir accès à la presse locale ainsi qu’à de la formation en ligne dans le domaine des langues ou encore du code de la route.
Si le site est opérationnel dès à présent, les communes volontaires peuvent adhérer au dispositif jusqu’en 2025.
Valoriser les événements et lieux à identité forte (maison natale de Charles de Gaulle, course cycliste Paris‐Roubaix…)
La maison natale de Charles de Gaulle, dans laquelle il a vu le jour le 22 novembre 1890, est un incontournable des habitants du Vieux‐Lille. Afin de ressembler le plus possible à ce qu’elle était à l’époque, d’importants travaux ont été menés de 2019 à 2020. Une attention particulière a été portée à la réfection des façades, des pièces de vies, et du jardin d’hiver.
Un projet ambitieux, peut‐être, mais aucun élément ne vient préciser cette ambition de « valorisation ». Difficile pour Mediacités de se positionner.
Généraliser la mise en oeuvre du budget climatique
À titre d’exemple, on peut notamment lire dans une délibération du 30 juin 2023 concernant la reconstruction d’un pont à Armentières, que « cette dépense est considérée comme 66 % favorable et 34 % neutre au titre de « l’atténuation et de la qualité de l’air », la part d’espace public non dédiée à la circulation automobile passant de 50 % à 66 % [via l’ajout de pistes cyclables et de l’agrandissement des trottoirs].»
Notons tout de même que ce « budget climatique » n’est pas systématisé à l’ensemble des prises de décisions de la MEL et que sa méthode de calcul est contestée – notamment par les élus écologistes – ne prenant notamment pas suffisamment en compte le coût environnemental de l’artificialisation des sols.
Budget climatique de la MEL : où en est‐on ?
Créer Démos Danse et Démos Théâtre en plus de Démos musique
Initialement parisien, le projet s’est exporté en France entière, atterrissant dans la métropole lilloise en 2017. Aujourd’hui, les jeunes lillois peuvent intégrer deux orchestres : l’orchestre métropolitain des jeunes (10–18 ans) et l’orchestre opus réseau démos (7–9 ans).
La promesse de création d’un Démos dérivé pour la danse et le théâtre, quant à elle, a disparu des radars et ne figure que dans le projet métropolitain de Damien Castelain.
Créer un fonds de concours en faveur du patrimoine communal remarquable
D’un montant total de 4 millions d’euros par an, il sert notamment à sauvegarder ou réhabiliter les monuments, objets, mobiliers (orgues, peintures, sculptures…), quels que soient leur statut, classés au titre de monuments historiques ou non.
La MEL renforce sa politique de vidéosurveillance
Mettre en place, avec nos délégataires, des comités d’usagers (transports publics, eau, espaces naturels, déchets…)
Si la MEL coche l’un de ses engagements grâce à la mise en place de cet organe, il s’agit néanmoins d’une obligation nationale, définie par l’article 15 de la loi LOM.
En ce qui concerne l’eau, la loi oblige « les établissements publics de coopération intercommunale de plus de 50 000 habitants » à créer une « commission consultative des services publics locaux pour l’ensemble des services publics qu’ils confient à un tiers par convention de délégation de service public ou qu’ils exploitent en régie dotée de l’autonomie financière ».
C’est le cas de la MEL qui a inauguré la sienne pour le mandat 2020–2026 en octobre 2020. Composée d’associations d’usagers (Fédération Des Familles de France Nord, UFC Que Choisir, Association FO Consommateurs…) elle examine notamment les rapports annuels sur le prix et la qualité de l’eau et de l’assainissement.
Le schéma directeur des déchets ménagers et assimilés de la MEL, quant à lui, prévoit « d’associer les usagers aux décisions les concernant », en mettant notamment en place le « conseil du déchet, instance de suivi regroupant l’ensemble des parties prenantes du territoire (communes, acteurs économiques, bailleurs, monde associatif et de l’économie sociale et solidaire) ». En revanche, rien n’indique que cette instance a réellement été mise en place.
Enfin, nous n’avons pas trouvé la trace d’un comité d’usagers spécifique aux espaces naturels. Une chose est sûre, en termes de transparence et d’accessibilité, il faut s’armer de patience pour trouver ces informations en ligne. La MEL devrait peut‐être s’inspirer de sa cousine grenobloise, qui consacre une page entière à ses quatre comités d’usagers.
Créer un conseil métropolitain des entrepreneurs
Notons néanmoins que le président Castelain avait confirmé le 25 septembre 2020 lors d’une séance plénière du Comité Grand Lille la création d’une Instance collégiale de gouvernance de la stratégie économique, de l’innovation et de l’enseignement supérieur à l’échelle de la métropole. Y sont conviés : le Comité Grand Lille, la région, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), l’Université de Lille, l’Université Catholique de Lille et le Medef.
Mettre en place le 1er budget participatif métropolitain
C’est pourtant une promesse abandonnée par le président de la métropole, qui a transformé cette idée novatrice en simple soutien financier aux communes dotées d’un budget participatif, lors du conseil du 28 juin 2021. Faute de mieux, les habitants de la MEL peuvent toujours donner leur avis sur la plateforme de participation citoyenne de la métropole participation.lillemetropole.fr.
Favoriser le réinvestissement des centres‐villes par les commerces
Ce phénomène de dévitalisation des centres‐villes est global en France peut‐on lire dans cette note du site viepublique.fr. Néanmoins, la promesse de Damien Castelain est formulée de manière beaucoup trop imprécise pour être analysée. Aucun objectif chiffré n’y est précisé, c’est pourquoi nous la classons parmi les « promesses invérifiables ».
Notons néanmoins que Mediacités n’a repéré aucun nouveau dispositif ou aucune participation, par exemple au dispositif de la région (ACTes : Aides aux Communes et aux Territoires). Un appel à manifestation d’intérêt visant 148 communes, « exerçant des fonctions de pôles de centralité au sein de leur territoire » s’est clos en mars 2023.
Etablir un dispositif de suivi des promesses de campagne
Si cet outil nous serait fort utile, il n’existe à ce jour aucune trace, aucune déclaration, aucune délibération qui ouvrirait la voie à son instauration prochaine. En attendant sa mise en place, vous pouvez toujours suivre l’avancée des promesses de l’équipe métropolitaine sur l’application Radar.
Réviser le schéma métropolitain d’enseignement supérieur et de recherche
Puisque cette promesse n’est pas officiellement abandonnée, nous la classons « en pause ».
Participer à la lutte contre la pauvreté en lien avec les autres acteurs
Créer un dispositif pour tous les élèves décrocheurs
Néanmoins, la promesse est au point mort, nous n’avons constaté aucune action ou annonce liée à l’engagement. Puisque cette promesse n’est pas officiellement abandonnée, nous la classons « en pause ».
Promouvoir un habitat de qualité accessible à tous
Seulement, que faudrait‐il chercher dans ce PLH pour avoir confirmation que la MEL fait la promotion d’un habitat « de qualité » et « accessible à tous » ? Il s’agit davantage d’une ligne directrice que d’une promesse, son imprécision la rend « invérifiable ».
Repenser les espaces publics pour qu’ils soient adaptés aux personnes âgées, handicapées, à mobilité réduite…
Difficile pour la MEL de s’engager sur ce sujet, qui relève plutôt des compétences des villes qui la composent. À Lille par exemple, un appel d’offres à été ouvert pour repenser l’aménagement des aires de jeux du territoire. Leur renouvellement « poursuit une démarche inclusive, visant notamment à prendre en compte les situations de handicap, quelle que soit leur nature : moteur, sensoriel, psychique et mental », détaille la délibération votée en avril 2022.
Au niveau métropolitain, la MEL s’est dotée en 2013 du plan Lille Métropole Accessible à Tous, qui n’a pas été renouvelé depuis. Une commission intercommunale pour l’accessibilité (CIA) regroupe, quant à elle, les acteurs associatifs, représentants d’usagers et de la MEL. Dans son dernier rapport (2020–2021), elle ne présente pas de grandes améliorations concernant les espaces publics.
Atteindre 20 % bio d’ici 2022 dans restauration collective et 50 % de « produits de qualité »
Les pourcentages prévus par la loi Egalim sont atteints dans certaines communes de la MEL à l’instar de Faches‐Thumesnil (plus de 60 % de bio depuis la rentrée 2021). À Lille, la part des produits bio s’élève à 38 % dans les écoles et 61 % dans les crèches. Martine Aubry s’était fixée en 2020 l’objectif d’atteindre 100 % de bio dans les cantines d’ici 2026. Il n’existe pas de statistique agrégée au niveau de la MEL, mais les plus petites communes – en manque de moyens pour réaliser ce type de transformations – sont à la traîne.
En février 2021, à l’occasion des discussions autour du périmètre du « schéma de mutualisation de la métropole de Lille et de ses communes » pour la période 2021/2026, un « accompagnement des communes en faveur d’une restauration collective favorisant le local et le bio » faisait partie des mesures envisagées. Cette mutualisation ne sera finalement pas concrétisée.
Selon un rapport de l’observatoire national de la restauration collective bio et durable, deux cantines sur trois en France respectent les 20% de bio imposés par la loi.
Tourner notre métropole vers la jeunesse (aide aux décrocheurs, summer pass, etc.)
Pour cette dernière partie, on ne peut que s’interroger sur la disparition du « summer pass », qui visait à accompagner les jeunes vers l’autonomie à travers notamment la formation, le logement, les loisirs sportifs et culturels ou encore la mobilité.
La MEL lutte néanmoins contre le décrochage scolaire en subventionnant des associations, telles que Unis‐Cités, antenne de Lille métropole, et notamment son programme Booster qui permet aux jeunes en situation de décrochage scolaire de se remobiliser. D’autres programmes locaux sont subventionnés par la métropole, comme la mission emploi Lys‐Tourcoing et son action « ouvrir le champs des possibles », la mission locale Roubaix Lys‐Lez‐Lannoy pour « le décrochage scolaire, une réalité, pas une fatalité », ou encore GIP AGIRE Val de Marque pour le programme « décrocheur avant l’heure ».
Le label UNICEF « Villes et intercommunalités amies des enfants » tant convoité par la MEL, n’a pas encore été décerné à la collectivité, contrairement à la ville de Lille, détentrice du titre depuis 2003.
Developper des antennes territoriales pour l’institution
Depuis sa mise en place, la délégation territoriale a fait l’objet d’une évaluation en 2021, sans pour autant avoir été clonée dans d’autres espaces de la MEL.
Mettre en place une plateforme de services pour faciliter l’accès aux services publics
Elle aurait permis de créer une réelle relation entre les citoyens et la MEL. Un nouveau site se fait encore attendre. Pour leurs démarches, les habitants de la MEL peuvent toujours se rendre à l’adresse mesdemarches.lillemetropole.fr.
Redéfinir la tarification sociale des transports publics
Les tarifs et leur augmentation sont fixés dans le contrat signé en 2018 par la MEL et par Ilévia – raison pour laquelle la métropole lilloise a refusé de revenir sur la controversée augmentation du tarif du ticket de métro en août 2022.
Quels que soient les abonnements, tous les montants ont évolué depuis la signature du contrat. Le prix de l’abonnement annuel pour les 4–25 ans les plus précaires est, par exemple, passé de 37,20 euros en 2018 à 40,80 euros en 2023.
Pour le moment, la MEL ne semble pas avoir prévu de revenir sur la grille tarifaire : « Un contrat de 2 milliards d’euros qu’on ne change pas en claquant des doigts », expliquait Damien Castelain en juin 2022. Un prochain document devrait être signé lorsque l’actuel prendra fin, en 2025.
Lancer d’étude du transfert à la MEL de la compétence propreté actuellement exercée par les communes
Instauration d’une règle de non cumul de mandats locaux
Cet exemple de cumul de mandats exécutifs locaux au sein de la majorité de Damien Castelain est suffisamment emblématique pour que Mediacités classe cette promesse comme abandonnée.
Développer des clauses socialement et écologiquement responsables dans les marchés publics
Au cours du précédent mandat, un schéma métropolitain de promotion des achats publics socialement et écologiquement responsables (SPAPSER) a été adopté pour la période 2019–2021. La promesse de Damien Castelain consiste ainsi à poursuivre dans cette voie afin de systématiser la présence d’enjeux sociaux et environnementaux dans les appels d’offres.
Mediacités a pu remarquer que plusieurs agents métropolitains étaient actifs sur la question, en conséquence et en l’absence de prise de parole à ce sujet, nous classons cette promesse « en cours d’évaluation ».
À noter qu’au cours de sa campagne municipale 2020, Martine Aubry parlait de la présence de clauses sociales et environnementales dans 49 % des marchés publics en 2020.
Rétablir un bureau délibératif à un rythme quasi‐mensuel
[Mise à jour le 12/09/2023]
Le bureau métropolitain est l’assemblée réduite de la MEL, les différents groupes s’y voient représentés par un ou plusieurs membres en fonction de leurs poids électoral respectifs. Selon le calendrier institutionnel de la MEL, un bureau se tient effectivement tous les mois, hormis pendant la période estivale (juillet‐août).
Concrétiser les projets communs des accords de coopération interterroriale (Saint‐Omer, Pévèle‐Carembault, Dunkerquois…)
En février 2021, Damien Castelain conviait ses homologues pour un « premier bilan des coopérations ». Et depuis ? Mediacités n’est parvenu à repérer aucune délibération visant à « concrétiser les projets communs », c’est pourquoi nous classons cette promesse comme « en pause ».
Création d’un comité des partenaires avec Région et Département
La promesse semble au point mort : nous ne sommes parvenu à recueillir aucune information sur la création de ce « comité des partenaires avec Région et Département ». En conséquence, nous la classons « en pause ».
Redéfinir le dispositif d’indemnisation des artisans et commerçants dans le cadre des travaux portés par la MEL
Cette indemnisation « ne peut excéder 2 000 € par mois de chantier, dans la limite de 20 000 € par commerce et par chantier », précise la délibération.
Etablir un dispositif « évaluation et efficience » des mesures du plan de relance
Soutenir les initiatives de la culture du Maker faire pour offrir aux créateurs des lieux équipés
Mediacités n’a en revanche repéré aucune création d’un lieu spécifiquement dédié aux « makers » dans la MEL depuis le début du mandat. Créé grâce à l’appui de Leroy Merlin, un atelier nommé « Techshop » existe néanmoins depuis 2017 à Lille, dans le quartier de Bois‐Blancs.
Créer 4 nouvelles filières d’excellence (Eurasciences, Euraclimat, Eurartisanat, Eurasécurité
Quant aux quatre nouvelles filières promises par Damien Castelain, elles ont sont à des états d’avancement bien différents. Les recherches menées par Mediacités sur Eurasciences et Eurasécurité n’ont donné aucune occurrence, signe que le projet est encore au point mort.
Pour Euraclimat, un appel à manifestation d’intérêt et intitulé « Innover pour l’excellence climatique » s’est clôturé en avril 2023. Enfin Eurartisanat est présenté dès l’été 2019 par le journal économique régional La Gazette Nord‐Pas de Calais comme une projet terminé. Consistant en la fusion des cinq anciennes antennes locales de la Chambre des métiers et de l’artisanat, le « site d’excellence » est installé Faubourg d’Arras à Lille.
Puisqu’il faudra attendre la fin du mandat afin d’analyser le respect de cette promesse, nous la classons pour l’heure comme « en cours d’évaluation ».
Relancer le plan d’actions pour l’emploi sur la base de l’étude comparative avec la Flandre Belge
Les experts préconisent notamment « d’améliorer l’orientation et la formation pour les demandeurs d’emploi de la MEL », ainsi que de lancer un vaste programme d’apprentissage du néerlandais afin de « mieux accompagner le demandeur d’emploi vers l’emploi transfrontalier ».
Mediacités n’est parvenu à identifier aucune relance de ce plan d’action, mais la promesse n’est néanmoins pas officiellement abandonnée, c’est pourquoi nous la classons comme « en pause ».
Renforcer notre capacité d’incubation et d’acompagnement des start‐ups
Renforcer de combien la capacité d’incubation de la MEL ? Dans quelles filières ? À quel horizon ? Formulée de manière trop imprécise et sans objectif précis, nous classons cette promesse comme « invérifiable ».
Accentuer le succès des emplois‐francs
Le dispositif a eu un certain succès dans ses premières années avant un ralentissement post‐Covid note le journal économique La Tribune. Les seules statistiques disponibles sur l’évolution du nombre d’emplois-francs sont nationales, difficile ainsi d’analyser précisément la situation dans la MEL
De plus, que signifie « accentuer le succès » de ce dispositif ? Sans objectif chiffré, cette promesse est formulée de manière particulièrement imprécise. C’est pourquoi Mediacités la classe comme « invérifiable »
Notons au passage que les collectivités publiques ne sont pas éligibles à l’aide emploi franc, comme l’indique le ministère du Travail. Seules les associations et les entreprises y ont droit. La MEL peut ainsi seulement les inciter à y avoir recours.
Stimuler la relance par la commande publique
Dans une délibération du 16 octobre 2020, la MEL liste huit mesures pour encourager la relance économique sur le territoire. La huitième de celles‐ci indique « qu’à plus long terme, la MEL travaillera la commande publique dans une dynamique de relance durable. »
Néanmoins, en l’absence d’objectifs chiffrés, par exemple sur le nombre de contrats ou bien sur un pourcentage de hausse de la commande publique par rapport à l’avant-crise, cette promesse est classée comme « invérifiable » par Mediacités.
Création d’un Fonds de rebond Covid‐19 de 20 millions d’euros avec prise en charge 3 mois de loyers
Cette enveloppe a été allouée aux TPE de « quatre filières stratégiques métropolitaines identifiées comme particulièrement touchées : l’économie de proximité (commerçants, artisans et les services aux habitants avec vitrine) ; l’économie du tourisme et de l’événementiel ; les secteurs agricole et horticole ; l’économie productive ».
Comme le précise le règlement du fonds de rebond, cette aide a été versée sous la forme d’une subvention calculée sur la base du loyer mensuel des entreprises. D’un montant maximum de 500 euros par mois pour la période allant du mois de mars au mois de mai 2020, il s’agit bien d’une prise en charge de trois mois de loyers.
Mettre les communes au coeur du projet métropolitain via des contrats de projets
[Mise à jour le 12/09/2023]
C’était LA promesse phare phare de Damien Castelain afin de convaincre les plus petites communes de constituer une majorité. Maire de Péronne‐en‐Mélantois (moins de 1 000 habitants), le président de la MEL savait pertinemment que cette mesure saurait séduire les édiles ruraux.
Cette « politique du guichet » est très critiquée en ce qu’elle substitue les intérêts particuliers des différentes communes à l’intérêt général de la MEL.
La MEL se dote d’un outil de travail pour articuler ses projets entre ses territoires
Généraliser le dispositif Zéro Chômeur de Longue Durée à tous les quartiers prioritaires de la ville
Depuis 2017, deux quartiers de la MEL (Les Oliveaux à Loos et le Triangle Menin à Tourcoing) font partie des territoires pilotes, avec des résultats encourageants comme Mediacités le remarquait en avril 2023. Pour autant, la généralisation de ce dispositif avance à tout petits pas. Seul le quartier lillois de Fives, a obtenu l’habilitation « Territoire zéro chômeur longue durée » (TZC) en novembre 2022. Les QPV métropolitains candidats notamment à Roubaix n’ont pas obtenu leur ticket d’entrée parmi les TZC. En septembre 2023, la France compte 54 territoires pilotes.
La période de candidatures est ouverte jusqu’en juillet 2024, mais au vu du peu d’engouement que suscite le dispositif au sein de plusieurs municipalités de la MEL – comme le racontait Mediacités en avril 2023 – nous notons d’ores et déjà cette promesse comme « abandonnée ». La perspective d’une mise en application d’ici la fin du mandat dans les 26 quartiers prioritaires de la politique de la ville semble parfaitement irréaliste.
Heurs et malheurs des territoires « zéro chômeur » de la métropole européenne de Lille
Créer des ateliers de sensibilisation dans les écoles sur les compétences de la MEL
Nous notons par conséquent cette promesse comme « tenue », avec la réserve que nous ne sommes pas parvenus à nous assurer que la tenue de type d’ateliers de sensibilisation est une nouveauté du mandat 2020–2026.
Obtenir le label Unicef ville+interco amies des enfants
Afin d’obtenir le label, il faut remplir un dossier de candidature auprès de l’UNICEF. Ce dernier consiste en un questionnaire d’évaluation qui présente l’action et les projets de la collectivité en faveur des enfants et des jeunes ; d’un plan d’action pour l’enfance et l’adolescence ; de la signature d’une convention de partenariat avec UNICEF France.
Le label est accordé pour la durée d’un mandat et la période pour obtenir le label 2020–2026 s’est terminée en 2022. Il faudra donc attendre 2026 – et les prochaines élections municipales et métropolitaines – pour lancer le processus, c’est pourquoi nous classons cette promesse comme abandonnée.
On notera néanmoins que deux communes de la MEL sont labellisées “ville amie des enfants” sur le mandat 2020–2026 : il s’agit des villes de Ronchin et Marcq‐en‐Barœul.
Unifier l’ensemble des marques des clubs sportifs du territoire sous le label Hello Lille
Attirer des événements sportifs nationaux et internationaux
La tendance se confirme alors qu’en 2014 et 2018, le stade Pierre Mauroy avait déjà accueilli la finale de la coupe Davis de tennis. Le 30 décembre 2019, le même stade avait également vu s’affronter le Racing Club de Strasbourg et l’En avant de Guingamp en été finale de la coupe de la ligue de football.
Modulable et à toit rétractable, le grand stade est particulièrement polyvalent. Il a même déjà accueilli une compétition de motocross entre 2014 et 2016.
Accompagner les clubs et les sportifs de haut niveau
« Accompagner » ces clubs de haut niveau, via des subventions ou le financement d’infrastructures fait partie des prérogatives de la MEL. Dans son budget voté le 10 février 2023, elle a alloué une enveloppe de 14,2 millions d’euros pour sa politique sportive dont 5,3 M€ pour les travaux du Stadium de Villeneuve d’Ascq – où s’entraînent les athlètes du LMA – et 4,1 millions d’euros pour le fonds de concours piscines.
Ces subventions sont le signe d’un accompagnement certain des clubs et des sportifs de haut niveau par la MEL. Pour autant, Mediacités n’a pas pu repérer une intensification de cet accompagnement depuis le début du mandat 2020–2026 de Damien Castelain. En l’absence d’objectifs chiffrés concrètement évaluables par Mediacités, nous classons cette promesse comme « invérifiable ».
Création d’une Aréna patinoire et d’une piscine olympique
Côté piscine olympique, c’est la tarte à la crème lilloise. Comme Mediacités s’en fait régulièrement l’écho, le projet d’un bassin olympique là où se tient actuellement la friche Saint‐Sauveur patine depuis plus de dix ans, en raison de très nombreux recours judiciaires portés par des associations environnementales. Un feuilleton qui semble doucement toucher à sa fin.
Une décision du Tribunal administratif rendue le 9 juin 2023 a donné le feu vert au projet d’aménagement porté par la MEL et la ville de Lille. D’autre procédures judiciaires engagées par les associations, concernant toutes le fond du dossier, suivent néanmoins toujours leur cours. Au vu des très nombreux rebondissements depuis la première ébauche de projet de création de piscine, difficile ainsi d’estimer quand le projet aboutira.
Lancer un plan d’hébergement étudiant avec le Crous (dont 12 millions au titre du plan covid
Il s’agit d’un coup d’accélérateur à un projet lancé en 2011 et visant la rénovation de 27 résidences étudiantes de la cité scientifique d’ici 2028, comme l’expliquait La Voix du Nord en janvier 2021.
Instauration d’une aide à l’accession propriété (Booster)
Notons néanmoins que cette aide a eu grand peine à trouver son public. En octobre 2022 – derniers chiffres disponibles – 253 dossiers avaient été accompagnés. L’objectif initial était de 1 000 ménages accompagnés entre juillet 2020 et septembre 2021.
3 000 rénovations supplémentaires de logements sociaux dans les 3 ans
Notons néanmoins qu’une enveloppe de 9 millions d’euros semble bien insuffisante pour 1 000 logements. Pour un appartement de 50 m², cela équivaut à un financement d’environ 180 euros m² or pour une rénovation complète, il faut plutôt compter entre 500 et 1 000 euros du m².
600 rénovations thermiques et 600 mises en sécurité par an pendant 3 ans
Entre 2018 et 2021, 8 500 demandes ont été enregistrées mais seulement 900 logement indignes ont été rénovés. Le rythme de « 600 mises en sécurité » par an n’a par conséquent pas été tenu.
Pour ce qui est des rénovations thermiques, Mediacités ne peut pas se prononcer faute de données disponibles.
Créer une ferme urbaine
Le 1er octobre 2021, l’EPCI lançait ainsi un appel à manifestation d’intérêt intitulé « Quartiers Fertile » et visant à « conforter l’agriculture comme filière économique métropolitaine » dans les quartiers prioritaires de la ville de la MEL. C’est dans ce cadre que l’ancien terrain de football Léo Lagrange du quartier des Oliveaux à Loos est en cours de transformation en zone cultivable, comme le racontait La Voix du Nord en juin 2023.
D’autre part, dans le cadre du programme de renouvellement urbain (NPNRU) du quartier Concorde (Faubourg de Béthune à Lille), une ferme urbaine a été inaugurée en mai 2023 par Martine Aubry.
Créer un réseau d’espaces naturels pour préserver biodiversité
Développer la zone maraîchère de Wavrin (+ 12 ha)
La surface totale théorique de la zone maraîchère est de 47,7 hectares, la promesse vise en conséquence à exploiter la totalité de l’espace disponible. En septembre 2023 – moment où nous rédigeons ces lignes – seuls 35 hectares sont utilisés, comme on peut le lire sur le site Agir pour l’alimentation locale. Puisque Mediacités n’a trouvé trace d’aucune prise de parole ou délibération visant à accueillir de nouveaux exploitants, nous marquons cette promesse « en pause ».
À noter également, “Les Herbes Folles”, l’une des premières exploitation installée dans la zone maraîchère, a cessé son activité en octobre 2022 en raison des dégâts causés par la tempête Eunice comme le rapporte La Voix du Nord.
Développer la conversion des surfaces agricoles vers le bio
Cette promesse de Damien Castelain est formulée sans objectifs précis. Que signifie « développer » ? Combien d’hectares supplémentaires, et à quel horizon ? Dans ce contexte, impossible de mesurer si l’engagement métropolitain pour le bio est en hausse. Nous classons par conséquent cette promesse comme « invérifiable ».
Mediacités a néanmoins pu repérer plusieurs actions de la MEL en faveur de l’agriculture biologique, à l’instar de subventions régulières à des AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) – par ailleurs pas nécessairement de l’agriculture biologique – ou encore des financements alloués au réseau des acteurs bio des Hauts‐de‐France.
Végétaliser les zones urbanisées
Une étude publiée en juillet 2023 par le cabinet Kermap, spécialiste de l’analyse des images satellite et aériennes, classe Lille à la 9ème position des grandes villes les plus vertes de France, loin derrière Nice, Montpellier ou encore Nantes.
Cette promesse de « végétaliser les zones urbanisées » est l’un des incontournables de chaque campagne électorale. Lors des dernières élections municipales, la candidate macroniste Violette Spillebout en avait même fait son slogan « Faire respirer Lille ».
Pourtant, cet engagement de Damien Castelain est formulé de manière beaucoup trop vague pour pouvoir être étudié. Combien d’arbres ? Combien d’hectares d’espaces verts en plus ? Notons néanmoins qu’un “plan arbres” a été voté au cours de la mandature. Mais aucun plan d’ampleur de végétalisation des zones bâties.
Mettre en place des puits de carbone contre la pollution
Sans objectif chiffré, cette promesse est formulée de manière particulièrement imprécise. De plus, hormis une rapide mention dans le plan d’actions 2020–2025 du plan climat air énergie territorial, Mediacités n’a pu repérer aucune information sur la multiplication éventuelle de « puits carbone » sur le territoire. Nous classons donc cette promesse « en pause ». Difficile toutefois de croire que celle‐ci sera tenue d’ici la fin du mandat, mais elle n’a pas encore été officiellement abandonnée.
Produire de l’hydrogène à partir du centre de valorisation énergétique
Pour mener à bien ce projet, la Société HYLEOS a été créée. La MEL y participe à hauteur de 4,27 millions d’euros précise la délibération de février 2022. Nous notons cette promesse « en cours d’évaluation » puisqu’il faudra attendre 2026 et la fin du mandat afin de savoir si cet objectif sera tenu.
Faire du Centre de valorisation énergétique la « chaudière de la MEL »
La construction de cette « autoroute de la chaleur », comme l’appelle le président de la MEL – soit un réseau de canalisation visant à valoriser thermiquement les déchets métropolitains – a été lancée au cours du précédent mandat de Damien Castelain. [cf. ce tweet de mai 2019]
Après plusieurs années de travaux, le réseau de chaleur urbain a été inauguré en novembre 2022. Il consiste en 20 kilomètres de canalisations reliant Halluin à Lille via Roncq, Neuville‐en‐Ferrain, Tourcoing, Mouvaux, Roubaix, Wasquehal, Marcq‐en‐Barœul et La Madeleine. [voir ce publireportage réalisé par Loopsider et financé par Véolia]
Au cours de son discours prononcé lors de l’inauguration, Damien Castelain s’est félicité de la mise en place effective de « ce premier tronçon d’un vaste réseau qui permettra demain de chauffer les logements métropolitains de manière plus sûre, plus verte et plus économique. » La MEL compte 95 communes, « l’autoroute de la chaleur » n’en traverse actuellement que dix, c’est pourquoi nous la classons comme « en partie appliquée ».
Améliorer la qualité de l’air (ZFE, puits carbone), notamment dans le métro
Face à cet enjeu majeur de santé publique – chaque année en France, plus de 40 000 décès prématurés sont imputables aux particules fines, selon le ministère de la Santé – Damien Castelain s’était engagé à actionner deux leviers afin d’améliorer la qualité de l’air dans la métropole. Le premier est la mise en place d’une ZFE, zone à faible émission, c’est-à-dire la restriction – voire l’interdiction – de certaines voies routières à la circulation des véhicules les plus polluants. Initialement prévu pour 2020 à Lille, ce projet a été remis à plus tard et devrait voir le jour début 2025.
Le second levier mis en avant par Damien Castelain est l’utilisation de « puits carbone ». Il s’agit de stocker le carbone atmosphérique, soit de manière naturelle (dans des tourbières ou des forêts), soit de manière artificielle (en le piégeant dans des anciennes mines par exemple). Hormis une rapide mention dans le plan d’actions 2020–2025 du plan climat air énergie territorial, Mediacités n’a repéré aucune précision sur la multiplication éventuelle de « puits carbone » sur le territoire.
En conséquence, puisque les deux leviers mis en avant par Damien Castelain pour améliorer la qualité de l’air n’ont pas été actionnés, nous classons cette promesse comme « en pause ». Il est fortement improbable que celle‐ci sera tenue d’ici la fin du mandat, mais elle n’a pas encore été officiellement abandonnée.
Initier le Gemapi (prévention inondations, gestion risques aquatiques)
Pour répondre aux besoins financiers induits par cette compétence, la MEL a, dans une délibération du 28 juin 2021, décidé d’instaurer une taxe GEMAPI, comme la loi le lui permet. Y sont redevables, toutes les personnes – physiques et morales – qui paient la taxe foncière ou la taxe d’habitation.
Cette taxe doit permettre, comme l’explique la MEL, d’intervenir sur les cours d’eau du territoire, de mettre en œuvre des opérations annuelles d’entretien et « d’envisager un ambitieux plan de reconquête environnementale au service du cadre de vie et de l’attractivité [du territoire] ».
Le 25 février 2022, la MEL a fixé cette taxe à 40 euros, soit le maximum légal. Le produit annuel estimé de la taxe Gemapi est de 7,3 millions d’euros.
Foire aux questions
Pourquoi les journalistes de Mediacités contrôlent‐ils les promesses de Damien Castelain ?
Nous nous sommes donc donné pour mission de vérifier si le président de la MEL allait tenir ses engagements pour sa métropole. Nous suivrons plus particulièrement ce que nous avons appelé les “promesses phares” de Damien Castelain, celles qui concernent les dossiers clés de son mandat 2020–2026.
D’où viennent les « promesses » vérifiées par Mediacités ?
Pour que vous puissiez facilement naviguer dans les promesses, nous les avons classées dans 14 thématiques (“Éducation et jeunesse”, “Urbanisme”, etc.). Nous avons préféré utiliser des termes neutres plutôt que les catégories présentes dans le programme de Damien Castelain (exemple : “Inventer la Métropole turquoise”).
À quoi correspondent les verdicts de chaque promesse ?
Nous avons défini six verdicts possibles pour chaque promesse de campagne :
Comment puis‐je aider Mediacités à vérifier les promesses ?
C’est là que vous intervenez : pour chaque promesse, vous pouvez nous suggérer de mettre à jour notre verdict. Si vous avez eu vent d’une information (confidentielle ou non) ou que vous pensez que notre verdict n’est plus à jour, cliquez sur une promesse et écrivez‐nous dans le formulaire intitulé “Vous avez une information à nous partager sur cette promesse ?”, au bas du volet latéral. Nous ne pouvons pas vous garantir de répondre à tous vos messages, mais nous faisons la promesse – et elle sera tenue ! – que chacun de vos messages sera lu attentivement.