Dans les Hauts‐de‐France, Xavier Bertrand (ex‐LR) est candidat à sa réélection, tout en affichant clairement ses ambitions pour la présidentielle de 2022. Le président sortant aborde le scrutin en position de force. Adversaire résolu du Rassemblement national, le vainqueur de Marine Le Pen en 2015 retrouve cette fois face à lui le député Sébastien Chenu. Mais ce dernier a échoué à conquérir la mairie de Denain lors des dernières municipales. Et les bisbilles internes au groupe RN ont alimenté la chronique du conseil régional. Le succès remporté aux européennes montre toutefois que le parti lepéniste peut surmonter ses divisions lors des élections. À gauche, l’écologiste Karima Delli est parvenue à unir derrière elle La France insoumise, le Parti socialiste et le Parti communiste. Un fait unique à l’échelle nationale, qui se heurte, toutefois, à des sondages défavorables : la liste de la gauche unie est créditée de 20 % des voix selon un sondage IFOP de mai 2021. Nouveau venu dans cette compétition, LREM a désigné Laurent Pietraszewski, le secrétaire d’État chargé du dossier des retraites. Pour lui prêter main forte, le gouvernement a envoyé pas moins de quatre de ses membres : le ministre de la Justice, Eric Dupond‐Moretti, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier‐Runacher, et le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises, Alain Griset. Enfin, José Evrard (Debout La France), Éric Pecqueur (Lutte ouvrière) et Audric Alexandre (Nous Citoyens) complètent cette ligne de départ.
En Auvergne‐Rhône‐Alpes, le président sortant de la région, Laurent Wauquiez (LR), brigue un deuxième mandat et part (grand) favori. À sa droite, le Rassemblement national a investi Andréa Kotarac, transfuge de La France Insoumise passé avec pertes et fracas dans l’écurie de Marine Le Pen. Déjà chef de file aux élections métropolitaines dans le Grand Lyon en 2020, il avait essuyé un fiasco : dans seulement deux circonscriptions sur 14, ses listes avaient dépassé les 10% et aucun élu RN ne siège au Grand Lyon au final. Le député de Villeurbanne Bruno Bonnell défend les couleurs de La République en marche. Un choix surprenant, avant tout médiatique. Les écologistes misent eux sur Fabienne Grébert, conseillère régionale sortante non‐encartée à EELV. L’alliance EELV‐PS n’ayant pas abouti, c’est Najat Vallaud‐Belkacem qui porte les couleurs socialistes. Un retour aux sources pour l’ex-ministre de l’Éducation : elle fut élue de la région Rhône‐Alpes, aux côtés de Jean‐Jack Queyranne (PS), de 2004 à 2008. Plus à gauche, enfin, Cécile Cukierman conduit une liste rassemblant notamment La France Insoumise et le Parti Communiste Français.
En Pays de la Loire, les candidats ont décidé de jouer à « celui qui se présente le plus tard ». Tout en affutant leurs armes. Présidente (LR) sortante, après avoir succédé en cours de mandat à Bruno Retailleau, Christelle Morançais a annoncé début mai 2021 qu’elle briguait un nouveau mandat. Du côté de La République en Marche, c’est l’ancien ministre François de Rugy qui mènera la bataille des régionales. Ex‐député de la majorité présidentielle, Mathieu Orphelin conduira quant à lui une liste d’union EELV‐La France Insoumise. Un retour au camp écolo pour celui qui était déjà vice‐président du conseil régional entre 2010 et 2015. Le rassemblement de toutes les forces de gauche n’aura pas abouti. Le député socialiste de Mayenne, Guillaume Garot a été désigné candidat pour ramener dans le giron du PS cette région que le parti dirigea de 2004 à 2015. Enfin, Hervé Juvin, député européen tendance « écolo localiste », portera les couleurs du Rassemblement National dans la région.
En Occitanie, la présidente sortante (PS) Carole Delga vise un nouveau mandat.Partenaires dans sa majorité, les écologistes ont fait le choix de présenter leur candidat pour ravir la région à l’élue socialiste, ou du moins peser davantage dans l’exécutif. C’est Antoine Maurice, candidat défait aux dernières municipales à Toulouse, qui portera leurs couleurs. Ses anciens partenaires archipéliens de La France Insoumise font eux aussi route à part, menés par la conseillère régionale Myriam Martin. À droite, Aurélien Pradié, député LR du Lot, reprend le flambeau tenu en 2015 par Dominique Reynié. À l’extrême-droite, c’est l’ancien député UMP de Gironde Jean‐Paul Garraud qui a été choisi pour mener la liste RN en Occitanie. Enfin, le maire centriste de Balma et conseiller régional, Vincent Terrail‐Novès, défendra une liste d’union du centre soutenue par la majorité présidentielle (LREM, Agir, Modem).