Déjà midi en ce vendredi ensoleillé d’avril et la journée s’annonce mal pour Sam. Posté devant une boulangerie du centre‐ville de Lille depuis 9 heures du matin, ce quadragénaire fait la manche et n’a récolté que 2,50 euros. « Ce sont toujours les mêmes gens qu’on croise, raconte‐t‐il. Au début, ils donnaient un peu mais plus maintenant… » Depuis le début du confinement, les touristes ont disparu. Ne restent que les riverains. Aujourd’hui, Sam sait qu’il aura du mal à rassembler la vingtaine d’euros nécessaire à son gramme d’héroïne quotidien. « Dans ce cas, j’achète des gélules de métha au black. La plaquette de 40 mg est à 15 euros. » Pour s’approvisionner en méthadone, ce substitut thérapeutique délivré sur ordonnance, Sam s’adresse à un « ami » qui suit un traitement. Autorisés à prolonger leurs ordonnances au début du confinement, certains usagers de méthadone ont constitué des stocks afin d’assurer leurs arrières.
Drogues à Lille : des consommateurs en manque… d’argent
Contrairement à d’autres villes comme Toulouse ou encore Lyon, Lille ne souffre pas d’une pénurie de produits. Pour les usagers dépendants, c’est l’argent qui fait défaut. Les dealers s’adaptent à cette pénurie de moyens.