Drogues à Lille : des consommateurs en manque… d’argent

Contrairement à d’autres villes comme Toulouse ou encore Lyon, Lille ne souffre pas d’une pénurie de produits. Pour les usagers dépendants, c’est l’argent qui fait défaut. Les dealers s’adaptent à cette pénurie de moyens.

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Point de deal de la place Jacques Février, à Lille, avant la crise du coronavirus. Photo d'illustration. Capture d'écran Google Street View.

Déjà midi en ce vendredi ensoleillé d’avril et la journée s’annonce mal pour Sam. Posté devant une boulangerie du centre‐ville de Lille depuis 9 heures du matin, ce quadragénaire fait la manche et n’a récolté que 2,50 euros. « Ce sont toujours les mêmes gens qu’on croise, raconte‐t‐il. Au début, ils donnaient un peu mais plus maintenant… » Depuis le début du confinement, les touristes ont disparu. Ne restent que les riverains. Aujourd’hui, Sam sait qu’il aura du mal à rassembler la vingtaine d’euros nécessaire à son gramme d’héroïne quotidien. « Dans ce cas, j’achète des gélules de métha au black. La plaquette de 40 mg est à 15 euros. » Pour s’approvisionner en méthadone, ce substitut thérapeutique délivré sur ordonnance, Sam s’adresse à un « ami » qui suit un traitement. Autorisés à prolonger leurs ordonnances au début du confinement, certains usagers de méthadone ont constitué des stocks afin d’assurer leurs arrières.

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Par Nadia Daki et Alexandre Lenoir

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