[4/6] Pendant tout l’été, Mediacités brosse le portrait de Lille et de sa métropole à partir d’images satellite. Du premier centre commercial qui a servi de modèle à toute la France au dernier né qui suscite la polémique, nous vous proposons de survoler plus de 50 ans d’une révolution urbanistique et commerciale.
Douze. La métropole européenne de Lille (MEL) compte douze centres commerciaux sur son territoire. De grandes taches grises et blanches vues du ciel, correspondant à de vastes parkings de 2 000 à 4 000 places et à des structures commerciales de 40 000 à 80 000 mètres carrés (l’équivalent de 6 à 12 terrains de foot). En général, rien de très sophistiqué au niveau architectural : un ou plusieurs bâtiments assez plats et rectangulaires qui abritent l’hypermarché-locomotive, la galerie marchande et, éventuellement autour, des grandes enseignes spécialisées. Le tout situé en bordure d’une ville et à proximité d’une voie rapide, pour faciliter la venue en voiture, mode d’accès privilégié.
Un tel foisonnement de centres commerciaux dits « périphériques » n’a rien d’étonnant dans la région. C’est en effet sur une commune de la MEL, à Englos, que le premier du genre a été inauguré en France, le 27 mars 1969. Son nom ? Englos Les Géants. Tout un programme… Deux ans après avoir ouvert son premier hypermarché Auchan à Roncq, près de la frontière belge, Gérard Mulliez teste là un concept inspiré des malls américains. Il projetait à l’origine de n’acheter qu’une dizaine d’hectares en bordure de l’autoroute Lille‐Dunkerque pour héberger un nouvel hyper. Mais le propriétaire, un agriculteur, a exigé de céder l’ensemble de ses terres, soit une centaine d’hectares. Un achat forcé qu’il a fallu rentabiliser et qui s’est transformé en véritable jackpot.
Ces réserves foncières ont en effet permis d’héberger des enseignes spécialisées. Des enseignes le plus souvent créées… par des membres de la famille Mulliez. C’est ainsi que Decathlon, Flunch …