Dunkerque‐Mardyck. Sous le ciel littoral, une vaste plaine dont les confins sont des usines, montagnes d’acier et de tubulures. Un canal, une voie ferrée, une route et des centaines de mètres de clôtures y délimitent un « lieu de vie ». Soit : des amas de tentes et de bâches disposés entre pelouses et fourrés, quelques étals de produits alimentaires en plein air, une cahute baptisée mosquée, des tas d’ordures qui se consument lentement, et c’est tout.
Voilà le site où survivent, selon les arrivées et les départs, 200 à 400 personnes en cours de migration. « Mais où est‐on ? », peut se demander le visiteur. « Dans l’indignité la plus complète », assène Diane Léon, coordinatrice de l’équipe locale de Médecins du Monde.
Pour l’association, et sept de ses homologues qui ont récemment signé un texte d’alerte, la situation « organisée par l’Etat », sur un terrain appartenant au Port de Dunkerque, établissement national, est « intolérable ».
https://www.mediacites.fr/reportage/lille/2021/03/26/grande-synthe-les-ravages-de-la-nouvelle-doctrine-anti-migrants/
Le campement n’est pas alimenté en eau potable. L’indispensable liquide est apporté chaque jour dans de grandes cuves par une association. Il n’y a pas de toilettes, ni de douches. Pas d’électricité bien sûr : le courant vient d’un groupe électrogène qui gronde au rythme des rafales de vent. Le premier arrêt de bus et le premier magasin sont à quarante minutes à pied. La zone est dangereuse, bordée par plusieurs unités industrielles classées Seveso. Le 20 f …