Les larmes, les rires, les questions « tartes à la crème » sur ses plus grands regrets ou sa principale fierté, un immense bouquet de fleurs, un imposant cortège de journalistes, et même un soleil radieux. À l’heure des adieux de Martine Aubry à la mairie de Lille qu’elle dirige depuis 2001 – soit à peine moins d’un quart de siècle – il n’aura rien manqué.
Pour dire au revoir… tout en se tournant vers l’avenir, la fille de Jacques Delors et l’héritière politique de Pierre Mauroy – qui ne laisse jamais rien au hasard – a choisi Saint‐Sauveur. Ancienne gare de marchandise transformée en lieu culturel depuis l’édition Europe XXL de Lille 3000 (en 2009), « Saint‐So » est le lieu de retrouvailles des Lillois dès que le temps est bon. C’est là, aussi, que Martine Aubry avait annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2012. C’est là, enfin, sur cette friche de vingt‐cinq hectares en cours d’aménagement au cœur de la ville que se situe, depuis dix ans, son principal terrain d’affrontement avec les écologistes, naguère membres de sa majorité municipale et aujourd’hui principaux adversaires.
Maîtresse des horloges jusqu’au bout
En majesté sur son estrade, et d’un ton solennel, Martine Aubry a commencé par revenir, avec minutie, sur son action à Lille depuis 1995, année de son parachutage comme première adjointe de Pierre Mauroy. Alors que les médias locaux et nationaux se font l’écho, depuis de longs mois déjà, de la rumeur d’un départ avant la fin de son quatrième mandat, la maire de Lille sera restée, jusqu’au bout, la maîtresse des horloges.
« Quand je suis arrivée, on parlait de la “belle endormie”, de la “capitale grise d’une région en crise” ou encore d’une “ville à deux vitesses”. Vingt ans plus tard, Lille a un nouveau visage. C’est une ville où l’on vit bien, une capitale culturelle rayonnante et attractive, s’est-elle félicitée en évoquant, pêle‐mêle, les transformations architecturales de Lille‐Sud, de la porte de Valenciennes et d’Euratechnologies, les saisons culturelles ainsi que ses actions solidaires et en faveur de