Un compteur électrique éventré à l’entrée de l’immeuble, des trous dans les murs, des fils à nu et une cage d’escalier jamais nettoyée… La résidence Languedoc à Mons‐en‐Baroeul ressemble bien plus à un immeuble à l’abandon qu’à un bâtiment en cours de réhabilitation. Pourtant depuis janvier 2024, le bailleur social Vilogia est en train d’investir 4,6 millions d’euros – soit 100 000 euros par appartement – pour en faire un modèle de consommation énergétique.
« Ce sont des travaux de bouchers »
Si les travaux sur des sites occupés entraînent toujours des désagréments, ici, la situation pour les 46 logements de la barre d’immeuble est hors norme. Colonne d’eau percée par un pied d’échafaudage, dégâts des eaux en série, plafonds brûlés par des soudures, moisissures, invasion de cafards, chauffage défectueux et même dix jours sans eau chaude… « Ce sont des travaux de bouchers ! Si c’était pour faire ça, mieux valait ne rien faire », lâche Sandrine, une locataire dépitée.
Il suffit en effet de se rendre chez les habitants pour constater l’étendue des problèmes. Malika, par exemple, a subi un énorme dégât des eaux suite au perçage de la colonne d’eau en mai 2024. Vivant avec sa mère malade, elle déplore l’état insalubre de son logement et une situation qui n’en finit pas. « Ma mère a une pneumopathie, je passe mes journées à nettoyer les moisissures, les champignons, soupire‐t‐elle. Vilogia a annulé plusieurs rendez‐vous avant d’envoyer enfin quelqu’un …