Les fleurs ont fané et les ballons déposés avec des mots pour les familles sont presque tous dégonflés. Reste l’odeur de brûlé, tenace. Quinze jours après le drame, en approchant du no 12 du chemin des Barques, gardé par un vigile, l’odeur causée par l’incendie qui a coûté la vie à dix personnes dont quatre enfants est encore perceptible.
Après le défilé des élus des premiers jours, tout semble redevenu calme dans ce quartier de Vaulx‐en‐Velin balayé ce matin‐là par une pluie fine. Mais le traumatisme est là et ressurgit parmi la population dès qu’on évoque l’incendie mortel.
Chez ce voisin qui a porté secours avant même l’arrivée des pompiers, « les images tournent en boucle ». Il raconte l’attente interminable des secours. Des hurlements de femmes, impossibles à oublier. Et les mots lui manquent pour évoquer les corps qui se jettent dans le vide pour échapper aux flammes.
« J’ai attendu une heure et demie qu’ils sortent ma famille de là », raconte Laëtitia Berriguiga, relogée temporairement avec les autres rescapés dans l’internat du lycée Faÿs à Villeurbanne. « On prend tous des