Un craquement résonne. Puis revient le silence. Avant que le métro à crémaillère – la ligne C est toute proche – ne fasse trembler le sol. Dans cet édifice religieux abandonné des pentes de la Croix‐Rousse, où les araignées ont tissé leurs toiles depuis fort longtemps, le moindre bruit plonge le visiteur dans une ambiance quelque peu angoissante. Pour ne rien arranger, en cet après‐midi du mois de juin, des trombes d’eaux s’abattent soudain sur le toit et l’orage se substitue à l’orgue partiellement endommagé. Aurait‐on jeté un mauvais sort sur l’église Saint‐Bernard ?
Si tel est le cas, celui‐ci remonte à 1999, année de la désacralisation de ce bâtiment d’inspiration gothique. Plus de deux décennies sans fidèles plus tard, la végétation a envahi ses abords. Les arbres camouflent tellement l’église, bâtie pour les Canuts au XIXe siècle et jamais terminée (il manque le clocher et le parvis), qu’on