« Il faut applaudir ou pas ? » Il est presque 22h sur la terrasse de la Brasserie de l’Hôtel de ville, dans le centre de Vaulx‐en‐Velin, et les soutiens d’Abdelkader Lahmar oscillent entre joie et déception. Avec 46 % des suffrages exprimés, leur candidat du Nouveau Front populaire arrive largement en tête du premier tour, presque vingt points devant le député sortant de la majorité présidentielle (Horizons, 27%) Alexandre Vincendet, exclu du groupe Les Républicains il y a quelques mois. Certes, la victoire dès le premier tour qu’ils avaient pu entrevoir n’a pas eu lieu, mais la gauche est en position de force.
Surtout, le candidat du Rassemblement national Cédric Pignal se maintient au second tour avec 21% des suffrages (mais quelques voix seulement au‐dessus du seuil de 12,5% des inscrits). Paradoxalement, la qualification de l’extrême droite, synonyme de triangulaire, est une bonne nouvelle pour les militants du Nouveau Front populaire : en cas de duel contre Alexandre Vincendet, ils redoutaient de « refaire le match de 2022 », quand leur champion avait perdu avec 2000 voix d’écart. « Si Vincendet est seul face à nous, il fera le plein de voix des fachos », prévient une militante. A tel point que les membres de l’équipe de campagne laissent échapper un