9h30, place du marché aux Cochons, dans le quartier des Minimes. Un cageot vide en plastique dans les mains, Eliott* surveille son fiston qui traverse la chaussée déserte. Le bureau de vote est à 30 mètres, mais c’est pour recycler des bouteilles en verre que le trentenaire est venu en famille. « C’est aujourd’hui les élections ?, s’exclame‐t‐il. Je suis complètement passé à côté. » Pour le premier, comme pour second tour, les affiches électorales sur les panneaux bordant la place ne lui ont pas mis la puce à l’oreille. « Je les ai vues, mais j’attendais de recevoir les programmes. Ils ont dû arriver chez mes parents », hausse‐t‐il des épaules. Installé depuis plus de deux ans à Toulouse, le jeune père est en fait toujours inscrit sur les listes électorales de sa Charente‐Maritime d’origine. « Je n’ai pas eu le temps de faire une procuration. Tant pis, je vais donc m’abstenir », conclut‐il. Aurait‐il voté s’il avait été au courant des élections ? Derrière son sourire franc, son silence est éloquent…
Comme Eliott, la grande majorité des toulousains a choisi de s’abstenir au premier et au second tour des élections régionales et départementales. Avec des pics dans certains quartiers, où nous nous sommes rendus pour recueillir leurs témoignages, comme nous l’avions fait en 2020 à l’occasion des élections municipales.
« Pourquoi ? Mais parce qu’on en a marre »
11 h …