Pendant tout l'été, Mediacités brosse le portrait de Toulouse à partir d'images satellites et aériennes. Les clichés, pris entre 1984 et 2020 montrent l'évolution tentaculaire d'une ville écartelée entre son désir d'étalement et la nécessité de densifier.
Toulouse, il y a 36 ans. Le cliché a été pris par un satellite, le 31 décembre 1984. C’est le plus ancien disponible sur Google Earth. Le coude caractéristique de la Garonne saute aux yeux. On y devine le Pont Neuf et plus distinctement la chaussée du Bazacle. Près de 350 000 personnes vivent alors sous les tuiles de terre cuite de la Ville rose. Celle‐ci déborde depuis longtemps du centre et des faubourgs historiques, mais la campagne est encore aux portes de la cartoucherie et de l’hippodrome. Par‐delà la rocade ouest et le Touch, les deux pistes de l’aéroport dépareillent dans un océan de verdure. Toulouse‐Blagnac est pourtant déjà le quatrième de France avec près de deux millions de passagers par an et 17 000 m² d’installations aéroportuaires.
Plus au sud, les grands ensembles du Mirail marquent l’entrée de la ville de leur modernité architecturale. Moins de 50 000 personnes y vivent alors. La première cité nouvelle de France a été achevée une décennie plus tôt. Elle entame déjà son déclin et la ghettoïsation qui vont la caractériser pour les décennies à venir.
De l’autre côté de la Garonne, l’urbanisation n’a pas encore raccordé Toulouse aux communes limitrophes séparées de la ville‐centre par une rocade Est tout juste en construction. Leur boom démographique est bien largement initié. Saint‐Orens‐de‐Gameville compte déjà par exemple 7 000 habitants, contre 1 349 en 1968, mais le centre du village est toujours entouré de parcelles agricoles.
Plus de trois décennies plus tard, quelle évolution ! Toulouse abrite à présent plus de 490 000 …