Cela faisait longtemps que les Toulousains ne s’étaient pas mobilisés en aussi grand nombre. Jeudi 19 décembre, plus de 50 000 manifestants ont arpenté les boulevards de la Ville rose, malgré le froid et la grisaille, pour protester contre la réforme des retraites portée par le gouvernement.
Parmi eux, Corinne, une ingénieure de 57 ans, dont 30 passés chez Airbus, est bien au fait de l’impact négatif de la réforme en ce qui la concerne. Au lieu de 64 ans actuellement, elle assure qu’elle ne pourra bénéficier d’une retraite à taux plein qu’à 70 ans. La réforme prévoit cependant un âge minimum de 67 ans pour partir à taux plein. Quoi qu’il en soit, la quinquagénaire campe sur ses positions. « Je refuse de travailler jusqu’à cet âge », s’exclame-t-elle, impatiente de voir le volumineux cortège toulousain s’élancer.
Franck, 53 ans, a lui aussi les idées claires. Chef de projet fonctionnel dans une mission locale, il ne pourra partir en retraite à taux plein qu’à 67 ans. « Dans quel état serai‐je à 60 ans ?, s’interroge-t-il, tout en affirmant qu’il se mobilise d’abord « pour les plus jeunes ».
Des jeunes dans le flou
Les jeunes, justement, semblent bien moins au fait des effets concrets de la réforme sur leur avenir. Le long du boulevard de Strasbourg, Alexandre, 21 ans, manifeste avec un groupe d’amis à proximité du cortège de la CGT. Opposé à la réforme, il n’a aucune idée de l’âge de son départ à la retraite, si celle‐ci était adoptée. Pour y en savoir plus, Mediacités lui …