Au 681 de l’avenue de la République, à Lille, l’immeuble Buisson affiche encore la présence de Tél and Com sur trois étages : service informatique, comptabilité, direction générale, marketing… En réalité, l’entreprise a déménagé dans des locaux plus modestes, au sein d’une zone commerciale de Marquette‐lez‐Lille gérée par Immochan, filiale immobilière d’Auchan. Ce transfert a été acté par le conseil d’administration en mars dernier. Tél and Com a possédé jusqu’à 250 boutiques de téléphonie en France et employait plus de 750 salariés au printemps 2015, dont 70 au siège. Aujourd’hui, elle ne compte plus, selon nos informations, que deux ou trois salariés.
Tél and Com commercialisait les abonnements de téléphonie mobile d’Orange et de Bouygues jusqu’à ce que les deux mastodontes décident de privilégier leurs propres réseaux de boutiques. Après la perte de ses deux clients principaux, la société licencie d’abord 716 personnes à l’été 2015. En décembre suivant, un deuxième plan de licenciements scelle le sort de 69 autres. Le second plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été validé par le tribunal administratif. Lequel a, en revanche, décidé d’annuler l’homologation par la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) du premier PSE. Le tribunal administratif, conforté en février 2016 par la Cour administrative d’appel de Douai, a justifié sa décision par le « caractère à la fois tardif et incomplet des mesures mises en œuvre », qui n’a pas permis aux salariés « une recherche effective et sérieuse des postes disponibles pour un reclassement dans les autres entreprises du groupe Squadra », la maison mère de Tél and Com. Cela permet aujourd’hui à 204 d’entre eux de demander des dommages et intérêts.
Les Prud’hommes de Lille devaient d’ailleurs examiner 224 dossiers ce mercredi 11 janvier, tandis qu’une quinzaine d’anciens cadres sont convoqués vendredi 13 …