Bertrand, Tioxide et la Dame de Fer
Xavier Bertrand, président de la Région Hauts‐de‐France, a‑t‐il imité l’accent anglais quand il a plagié la phrase célèbre de Margaret Thatcher ?
« I want my money back », a‑t‐il lancé cette semaine à l’intention des dirigeants du groupe chimique américain Huntsman, après l’annonce de la délocalisation des activités de l’usine Tioxide de Calais vers la Chine et l’Allemagne. Les 108 derniers salariés seront licenciés. La décision de Huntsman « soulève la question d’un lourd investissement consenti par la région il y a trois ans, pour pérenniser une partie de l’activité », relève le quotidien économique Les Échos.
La collectivité a financé 12 millions d’euros de travaux fin 2015. Problème : « l’argent a été dépensé à l’époque sans contrepartie explicite en termes d’emplois, contrairement aux avances remboursables que la collectivité octroie pour les projets classiques », souligne à juste titre Les Échos. En 1979, la « punchline » de Margaret Thatcher s’adressait aux dirigeants de la Communauté économique européenne, dont elle attendait le remboursement des surplus de contributions britanniques versées au budget européen. La Dame de Fer avait ouvert l’une des crises majeures de la construction européenne, jamais apaisée, qui allait aboutir au Brexit…
L’Insee et les pauvres des Hauts‐de‐France
« Les Hauts‐de‐France sont la deuxième région la plus pauvre après la Corse », révèle l’Insee dans son étude publiée en mars 2017 et basée sur des données statistiques de 2012. « Triste bilan », déplore France 3 Hauts‐de‐France. 18,1% des habitants de la région, soit un million de personnes, vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 987 euros par mois. « Ce sont quatre points de plus que la moyenne nationale. Cette pauvreté touche notamment les familles nombreuses et les familles monoparentales », souligne un auteur de l’étude interrogé par France 3. Sur le long terme, le nord de l’Aisne, les agglomérations du littoral et le bassin minier sont les territoires les plus touchées par une dégradation observée à partir de 2006.
Festival des séries : guerre des clochers, fin du suspense
La Voix du Nord a annoncé avec un temps d’avance l’organisation, à Lille, d’un festival des séries télé « équivalent de ce que le festival de Cannes est pour le cinéma ». Cet hiver, Martine Aubry et Xavier Bertrand avaient défendu la candidature nordiste devant le ministère de la Culture. « Dans le détail, tout reste à organiser. Tout juste sait‐on que le rendez‐vous aura lieu en 2018 », explique le quotidien régional. Le Figaro, plus précis, annonce que ce projet « devra réunir les meilleurs professionnels pour bâtir un rendez‐vous international de la création de séries, porté par la filière audiovisuelle, et ouvert à tous les publics. »
Pour Le Monde, « le choix de la cité nordiste peut surprendre étant donné l’acquis dont bénéficiait Paris, qui accueille et finance le festival Séries Mania depuis 2009 ». Nice et Bordeaux étaient également sur les rangs. Cannes, autre ville candidate, n’aurait « pas digéré d’être évincée dès la première phase de décision en décembre dernier » selon L’Obs, qui annonce que le maire (LR) de la ville, David Lisnard, organisera « quoi qu’il arrive » un festival international des séries à l’image de son festival de cinéma, en avril 2018.
Les jeunes pousses d’Euralille
Alacrity International, société d’origine canadienne spécialisée dans l’aide au développement des jeunes entreprises, a choisi Lille pour implanter son premier « incubateur » sur le territoire français. Les locaux ont été inaugurés le 21 mars dans le quartier d’affaires Euralille, rappelle L’Usine Nouvelle sur son fil d’information dédié aux industries numériques. Le projet a reçu le soutien de la Métropole européenne de Lille et de la Région Hauts‐de‐France : chaque collectivité a versé 1 million d’euros. « C’est la première fois que la Région entre au capital d’une entreprise », rappelle Xavier Bertrand, président du conseil régional. « C’est un écosystème qui a fait ses preuves, complémentaire avec les savoir‐faire dont nous disposons déjà. » L’incubateur promet la création d’une quinzaine de start‐ups en cinq ans, spécialisées dans les industries numériques et les télécommunications.
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