Barbarin : les répliques du séisme
L’onde de choc a traversé l’Atlantique. Jeudi dernier, le cardinal et archevêque de Lyon Philippe Barbarin a été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour non‐dénonciation d’agression sexuelle sur mineur [lire notre article]. Un jugement historique, qui constitue « une victoire surprise pour les accusateurs qui avaient poussé l’affaire devant la justice après un classement sans suite par le parquet », résume ainsi le New York Times. « Une victoire pour la protection de l’enfance » et « un signal fort pour l’Eglise catholique », abonde le Boston Globe, journal célèbre pour avoir été à l’origine des premières révélations sur la pédophilie dans l’Eglise américaine en 2002, illustrées par le film Spotlight. Le journal rappelle que cette condamnation intervient moins de deux semaines après celle d’« un autre prince de l’Eglise » : le cardinal australien George Pell, reconnu coupable d’agression sexuelle sur deux enfants.
Dans l’attente d’un probable appel, le débat se concentre désormais sur la question de la démission du Primat des Gaules. Alors que le cardinal a fait savoir quelques heures après le délibéré qu’il allait rencontrer le Pape pour lui remettre sa démission, Mgr Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, affirme que cette décision avait été prise « il y a quinze jours ». « Il savait que, même s’il n’était pas condamné, il démissionnerait. Ce n’est pas le jugement du jeudi 7 mars qui a provoqué sa démission, mais le procès lui‐même », assure le numéro 2 du diocèse dans