Avant la fin du monopole, bénéfices records pour Rhônexpress
Le monopole a du bon pour la société Rhônexpress, qui exploite les navettes ferroviaires entre l’aéroport Saint‐Exupéry et la gare de la Part‐Dieu. Avec 2,8 millions d’euros de résultat net enregistré en 2018, le transporteur a doublé son bénéfice par rapport à 2017, comme le dévoile Lyon Capitale.
Il faut dire que le concessionnaire, détenu par un consortium rassemblant Vinci, Transdev et la Caisse des Dépôts, ne souffrait – jusqu’à présent – d’aucune concurrence : la société avait en effet déposé une requête devant le tribunal administratif, obligeant le Sytral à suspendre les lignes de bus 29 et 30 des TCL, qui desservaient entre 2015 et 2016 l’aéroport de Lyon. Motif : ces lignes entraient en concurrence avec la navette, laquelle concurrence est interdite par le contrat de concession, estimait Rhônexpress. Résultat, les usagers doivent actuellement débourser 16,30 euros pour un aller simple, contre 1,90 euros pour un ticket TCL standard.
Mais en juin dernier, le tribunal administratif a rejeté la requête, en estimant que les bus TCL, dont les trajets desservent avant tout l’Est lyonnais et durent entre 50 et 70 minutes, ne constituaient pas une concurrence directe. La justice a également estimé que « l’exclusivité dont se prévaut [Rhônexpress] ne vaut qu’en ce qui concerne l’objet de la concession, à savoir le transport de voyageurs par voie ferroviaire entre le centre‐ville de Lyon et le site aéroportuaire de Saint‐Exupéry ». Autrement dit : rien n’empêche le Sytral de faire rouler des bus dans ce secteur. Ce que le syndicat des transports lyonnais s’est empressé de faire : dès le 2 septembre, deux lignes relieront Saint‐Exupéry au départ de Vaulx‐en‐Velin – La Soie (ligne 28) et de Grange‐Blanche (ligne 1Ex).
La situation de rente du Rhônexpress touche donc à sa fin. Car, en parallèle, la Métropole de Lyon et le Sytral ont débuté en avril dernier une renégociation du contrat de concession …