Municipales 2020 : Johanna Rolland lance la campagne et un débat sur la gratuité des transports
On appelle ça occuper l’espace. Hier, en accordant une interview à Ouest France, la maire (PS) de Nantes, Johanna Rolland, a repris la main et véritablement lancé la campagne pour l’élection municipale, durant laquelle elle briguera sa propre succession. Alors que depuis les européennes ses futurs adversaires se concentrent sur les questions de personnes et la lutte pour obtenir l’investiture de leur parti respectif, c’est elle qui, finalement, lance la première véritable proposition de la campagne : la gratuité des transports en commun nantais durant le week‐end et la baisse du prix de l’abonnement annuel. Un joli coup politique qu’elle souligne d’ailleurs elle‐même. « Depuis quelques jours, beaucoup d’hommes et de femmes parlent d’eux, de leurs ambitions personnelles et je vois peu de propositions concrètes pour les Nantais », glisse‐t‐elle ainsi au cœur de l’interview. Une petite phrase sans doute soigneusement préparée : quelques jours plus tôt, son fidèle adjoint Pascal Bolo l’écrivait sur Twitter quasiment au mot près.
Il faut reconnaître que tous les candidates et candidats que ce soit à l’investiture de leur formation soit directement à la tête d’une liste ont un point commun : ils parlent d’eux beaucoup et de Nantes fort peu… https://t.co/tUf9PVsUw7
— Pascal BOLO (@pascalbolo) June 9, 2019
Si dans cet entretien, la maire de Nantes parle évidemment politique, appelant à la constitution d’un « vrai pôle de rassemblement de la gauche et des écologistes » dans « l’intérêt de Nantes et des Nantais », elle dresse également un bilan de son premier mandat, véritable « mise à l’épreuve », selon elle. Sécurité, gestion du problème des migrants, elle y défend ses choix, mais refuse de revenir sur la gestion calamiteuse du dossier YelloPark. Pour autant c’est surtout sa proposition sur la gratuité des transports publics qui va marquer les esprits. Avec cette annonce, elle préempte ce thème primordial des transports, que les Verts, mais aussi François de Rugy, comptaient pourtant exploiter durant la campagne. Depuis plusieurs semaines, le ministre de la Transition écologique répétait en effet à l’envi qu’en la matière la ville n’avait pas avancé depuis dix ans.
Voilà pour l’écume. Sur le fond, la controverse, déjà ancienne, sur la gratuité des transports publics reste trop complexe pour être expédiée en quelques phrases de réponse dans une interview ou en quelques lignes ici. Si complexe que, comme certains se sont d’ailleurs empressés de le faire remarquer, Johanna Rolland y a longtemps été opposée …