En Loire-Atlantique, un collectif dénonce la manière dont, durant la crise sanitaire, le quotidien régional a traité ceux qui remplissent la majorité de ses pages. Souffrant d’un manque de considération et d’une précarisation croissante, ces « soutiers de l’info » réclament une évolution de leur statut.
« Pour les gens, c’est le journaliste de terrain du coin. Pour les journalistes des rédactions de la presse régionale, il n’est pas un des leurs. Le correspondant local de presse, lui, trime à la tâche pour l’info, sans protection. Enquête sur un scandale ». Sur Twitter, c’est par ces mots qu’Arrêt sur Images introduit une longue et salutaire enquête consacrée aux correspondants locaux de presse (CLP), ces femmes et ces hommes qui remplissent de 15 à 70 % des pages et des sites web de la presse quotidienne et hebdomadaire régionale.
Précarité, « uberisation », statut à côté duquel celui des chauffeurs et livreurs de la nouvelle économie fait figure de sinécure… Tout au long de son article, c’est ainsi que Loris Guémart, l’auteur de l’article, décrit la situation de ces « soutiers de l’info », indispensables au fonctionnement de la presse régionale et souvent méprisés par les directions voire les rédactions des journaux qui les emploient. N’ayant droit ni au chômage, ni à la retraite, payés au lance‐pierres pour des tâches de plus en plus comparables à celle des « vrais » journalistes, ceux disposant d’une carte de presse, les CLP souffrent aussi d’un manque de considération que la crise du Covid a mis un peu plus en lumière.
C’est le cas notamment à Ouest‐France, en Loire‐Atlantique, où un collectif de 60 correspondants dénonce cette précarisation et le manque de soutien reçu de la part du journal. Durant le confinement, alors que le quotidien passait de …