Coronavirus : comment les Nantais réinventent des solidarités pendant le confinement

Un animateur de maison de retraite qui fait chanter ses résidents, des habitants qui lancent une distribution des légumes, un illustrateur qui crayonne pour les soignants, un psy qui écoute les plus fragiles… Nées des contraintes du confinement, ces actions solidaires ont toutes un point commun : l'initiative d'habitants ou d'associations. Balade dans une Nantes qui, malgré la distanciation sociale, tente de cultiver du lien.

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Au Clos-Toreau, une distribution de légumes organisés par les habitants du quartier sous confinement. / Photo : Antony Torzec

Rendez‐vous est pris au pied des composteurs. Malgré le besoin de se raconter les dernières nouvelles et son expérience du confinement, une quinzaine d’habitantes du Clos Toreau veille à bien respecter les distances de sécurité sanitaire. Un bon mètre au moins entre chacune, elles guettent Nicolas, producteur de légumes des Sorinières, au sud de Nantes, qui vient leur apporter le panier de légumes commandé il y a trois jours. Cette relation directe du producteur au consommateur n’est pas née au temps du Covid‐19. Depuis plusieurs années, à l’initiative de l’association des centres socio‐culturels de Nantes (ACCOORD), cet agriculteur livre ses produits tous les quinze jours à la maison de quartier. Une aubaine pour bénéficier de légumes frais à moindre coût. Mais depuis le confinement, finis les marchés et les allées et venues dans la maison de quartier.

Pas de quoi décourager Anne Gruand. Dès les premiers jours, alors que tout bat un peu de l’aile, cette militante associative de longue date (habitante du quartier et candidate à l’élection municipale sur la liste EELV de Julie Laernoes) prend la décision d’organiser elle‐même la distribution. « Je comprends qu’une institution comme l’ACCOORD ne puisse pas aller à l’encontre des règles fixées par le gouvernement. Mais en tant qu’habitante, j’estimais pouvoir prendre le relais, tout en respectant les consignes de prévention », raconte‐t‐elle. Un appel téléphonique au producteur plus tard, là voilà donc qui prend les choses en main. A l’aide d’un ordinateur et d’une simple impri

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Temps de lecture : 16 minutes

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Par Florence Pagneux et Antony Torzec

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