En 2022, à peine 10 % des bouteilles en verre sont réemployées en France. Et encore, en grande partie grâce à quelques « irréductibles » qui ont maintenu cette habitude. Mais par un prompt renfort, les voici désormais rejoints par une myriade d’acteurs éparpillés dans l’Hexagone. Leur rêve ? Faire revenir la consigne dans leur région, et même en France, au nom de la sobriété et du bon sens environnemental.
Les chiffres sont en effet implacables : par rapport au recyclage du verre, le réemploi des bouteilles permet d’économiser 76 % d’énergie primaire, d’émettre 79 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins et de réduire d’un tiers la consommation d’eau. Et non, ce n’est pas un détail, car dans nos poubelles, le verre pèse pour moitié, avec 2,3 millions de tonnes jetées par an (dont 800 000 tonnes de bouteilles de vin) ! Le traitement de cette matière coûte 35 euros par tonne aux collectivités et donc aux contribuables. Le taux de collecte pour recyclage est d’environ 80 %, selon l’Ademe.
Dans ces conditions, pourquoi donc la consigne, courante jusque dans les années 1960, a‑t‐elle décliné jusqu’à disparaître (presque) complètement dans les années 1990 ? Première explication : l’essor du plastique à usage unique [jetez un œil à cette vidéo d’archives de l’Ina datant de 1964], camouflé sous la promesse du recyclage. Selon Greenpeace, 10 % seulement du plastique mondial est véritablement recyclé. 32 % finit dans la nature, notamment dans les océans.
En verre et contre tous
Deuxième explication, plus paradoxale : l’instauration du principe pollueur‐payeur en 1992, qui donne la possibilité de produire autant de déchets qu’on le souhaite… à partir du moment où l’on paie. La gestion des contenants …