Face à la pénurie de moyens : le tableau noir de la Justice toulousaine en 2017

Il y a longtemps que l'Etat laisse sa Justice en déshérence. Mais le déficit chronique de ses moyens a passé un nouveau cap, particulièrement à Toulouse. Les nerfs des policiers, magistrats, greffiers et surveillants pénitentiaires sont soumis à rude épreuve. Quant aux victimes, elles sont souvent confrontées aux classements des plaintes ou aux lenteurs parfois aberrantes des procédures.

dessin presse vague

Vingt‐deux heures trente, salle A2 du Palais de Justice de Toulouse. La neuvième affaire du jour est jugée par le tribunal correctionnel. Les accusés, plaignants et familles de victimes qui attendent leur tour paraissent stressés, épuisés. Les juges commencent à être harassés. Les assesseurs sont un peu hagards, la greffière peine à garder toute son attention. 

La qualité du rendu des décisions de justice pourrait‐elle en être affectée ? Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité que le problème de la surcharge d’affaires à juger qui pèse sur la Justice toulousaine, loin d’être nouveau, a pris une nouvelle ampleur. Un engorgement qui concerne toute la chaîne judiciaire, tous ses acteurs. « Nous travaillons sous pression, à flux tendu, et dans ce contexte, le risque de commettre des erreurs ne peut être exclu », admet Odile Barral, déléguée régionale du Syndicat de la Magistrature.

Moins de sept juges pour 100 000 habitants à Toulouse

Quelques chiffres permettent de situer le problème. La Commission européenne pour l’efficacité de la justice (Cepej) a établi une batterie d’indicateurs qui place la Justice française à la remorque de l’Europe. Pour exemple, en 2014, le nombre de juges et de procureurs de première instance était de 7,35 et 2,1 pour 100 000 habitants en France, alors que les moyennes européennes étaient nettement supérieures : 15,4 et 9 !

Au Tribunal de grande instance (TGI) de Toulouse, la situation est encore pire : en 2016, on y recensait  seulement 6,75 juges et 1,9 procureurs de première instance pour 100 000 habitants !

https://www.mediacites.fr/breve/toulouse/2023/02/02/le-tribunal-judiciaire-de-toulouse-en-etat-depuisement-avance/

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 7 minutes

Favorite

Par Frédéric Dessort

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif à atteint la moitié de l’objectif. Mais nous avons encore besoin de votre aide.
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes