L’ambiance est lourde ce 2 mars 2005 au rectorat de l’académie de Toulouse. Sa patronne Nicole Belloubet vient d’annoncer sa démission. Celle qui n’a jamais fait mystère de son adhésion au PS, clame qu’elle s’en va pour protester contre les restrictions budgétaires imposées par le premier ministre de droite, Jean‐Pierre Raffarin. Elle se refuse à déshabiller l’Education nationale. C’est ce qui s’appelle démissionner avec fracas. Un grand nombre de membres du personnel, sur lesquels la rectrice partante exerce un réel charisme, sont abasourdis. En revanche, les inspecteurs d’académie – sa garde rapprochée – se montrent goguenards : « Vous la reverrez bientôt ! Elle ne part pas pour rien… » Ils ne croient pas si bien dire. Nicole Belloubet ne va guère tarder à gravir les échelons, jusqu’à devenir douze ans plus tard, ce 21 juin 2017, ministre de la Justice, garde des Sceaux.
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Nicole Belloubet est professeure de droit public. En 1980, elle soutient sa thèse « Pouvoirs et relations hiérarchiques dans l’administration publique » à l’université Paris Panthéon‐Sorbonne. Ses contraintes familiales – elle est alors mère de deux jeunes enfants – ne lui permettent de se présenter à l’agrégation de droit public qu’en 1992 : elle décroche une remarquable deuxième place au prestigieux concours. Une chaire à l’université d’Evry (Essonne) l’attend. La victoire du PS aux élections législatives de 1997 offre de nouvelles perspectives. Le gouvernement Jospin veut nommer des femmes à des postes à haute responsabilité et si elles ont la carte du PS, cela ne gâche rien. Nicole Belloubet devient rectrice de l’académie de Limoges. Puis, en 2000, les portes de l’académie …