Salle Osète, dans le centre‐ville de Toulouse, un lundi soir. Le rassemblement d’Archipel Citoyen ne ressemble pas à une réunion politique comme les autres. On découvre une quinzaine de personnes assises, disposées en cercle, avec un animateur et un secrétaire de séance. Pas de micro, pas de long discours sur un mode conférencier, mais un temps d’échanges qui débute par « une météo des humeurs ». Puis chacun est invité à noter sur des papiers les questions qu’il se pose sur le thème du jour : « La mairie, c’est quoi au juste » ? Après un temps silencieux, les questions sont regroupées par thème et les participants commencent à y répondre collectivement.
Ce n’est qu’alors qu’interviennent les quelques élus venus pour l’occasion, François Lepineux, maire de Brax ou Antoine Maurice, élu écologiste toulousain. « J’ai rarement vu des groupes politiques prendre le temps de revenir à cette base‐là, ce partage de connaissance sur le fonctionnement démocratique d’une municipalité, affirme ce dernier. C’est révélateur de la déconnexion entre les élus et les habitants ». Une étude le confirme. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié en novembre 2017 « Comment va la vie en France ? », une enquête qui met en lumière cette déconnexion : seuls 10 % des Français ont le sentiment qu’ils ont leur mot à dire sur l’action des pouvoirs publics. Le plus faible pourcentage de la zone OCDE !
Au‐delà d’un simple effet de mode, c’est l’une des raisons qui poussent de nombreux mouvements à imaginer un renouveau du fonctionnement démocratique …