Chez Airbus, les salariés, heureux détenteurs du pass bleu, se garent sur le parking du géant de l’aéronautique et paient deux fois moins cher la cantine, participation de l’entreprise oblige. Ensuite, il y a le badge rouge, destiné aux sous‐traitants principaux, dits « de rang 1 », qui donne accès à des zones sécurisées. Enfin, il y a ceux dont les insignes ne comportent même pas de photo, les « sans‐visage », comme s’est surnommée Sarah, employée chez le sous‐traitant d’un sous‐traitant, dernier maillon de la chaîne mise en place par l’avionneur toulousain pour réduire les coûts. Cette semaine, Mediacités explore la sous‐traitance en cascade d’Airbus, premier volet d’une série d’enquêtes sur l’industriel emblématique de la métropole toulousaine.
1 – La sous‐traitance en cascade et ses conséquences sur les salaires
Prenez les employés de CapGemini. Ils s’occupent, entre autres, d’améliorer les systèmes informatiques d’Airbus. Sous‐traitants de « rang 1 », ils rêvent d’être embauchés par l’avionneur toulousain pour toucher un salaire supérieur d’environ 30%, selon nos recoupements de témoignages d’experts du recrutement et de salariés. Mais aussi pour bénéficier du généreux comité d’entreprise, dont le budget représente non pas 1% de la masse salariale, comme partout ailleurs, mais… 5% ! « Travailler pour la plus grosse entreprise de la région, c’est une fierté. Je vois des parents venir chercher leurs enfants à l’école maternelle avec leur badge à la ceinture. Ils le portent comme un totem », remarque Ali Ould Yerou, délégué syndical CGT chez CapGemini. La direction d’Airbus en joue même dans ce clip.
https://www.youtube.com/watch?v=z‑A5gDH2rLM
Les sous‐traitants du sous‐traitant CapGemini, les « sans‐visage », touchent …